À Sœur Elisabetta,

Dans l’immensité de notre monde, il est des âmes qui brillent plus fort, éclairant le chemin de ceux qui les entourent. Parmi ces lumières, une étoile guide nos pas vers un havre d’amour et de fraternité : le village de la joie à Atakpamé. Fondé par une visionnaire, Sœur Elisabetta, ce lieu est le témoignage vivant de l’amour inconditionnel, de la compassion sans bornes et de l’humanité dans sa plus belle expression.

Ce livre est dédié, à son héritage, qui dépasse les frontières du tangible pour toucher le cœur de chacun. Que chaque page qui se tourne soit un hommage à son dévouement, que chaque mot écrit reflète l’empreinte indélébile qu’elle a laissée dans nos vies.

Que ce livre soit un symbole d’espoir et un rappel constant que la bonté et la persévérance peuvent transformer le monde.

 

 

 

 

 



 

 

 

Dans le cœur vibrant de l’Afrique de l’Ouest, au sein du paysage diversifié et riche d’histoire du Togo, se déroule une aventure humaine hors du commun. C’est à Atakpamé, une ville nichée dans l’étreinte chaleureuse du pays, que Joël et Karine, un couple uni par plus que l’amour, entreprennent un voyage qui transcende les frontières de l’ordinaire. Joël, chirurgien-dentiste de profession, et Karine, sophrologue et professeur de yoga, se lancent dans une mission de cœur et d’espoir au sein du « Village de la Joie », un orphelinat togolais.

Ce livre est le récit de leur escapade, une histoire où la compassion et l’altruisme se mêlent à la découverte culturelle et à l’échange humain. C’est une narration qui célèbre non seulement l’engagement de Joël et Karine à apporter un peu de leur lumière dans un coin du monde qui en a tant besoin mais aussi leur voyage intérieur, façonné par les rencontres, les sourires, et les leçons de vie offertes généreusement par les enfants et les habitants d’Atakpamé.

Au cœur du Village de la Joie, Joël et Karine forment un duo dynamique, chacun apportant son expertise unique pour enrichir la vie des enfants et des membres de la communauté. Joël, avec son approche attentionnée et informative, sensibilise les enfants à l’importance de la prévention dentaire. Il leur enseigne les bonnes pratiques d’hygiène bucco-dentaire de manière ludique et engageante, soulignant ainsi l’importance cruciale de prendre soin de leurs dents pour leur santé globale et leur bien-être.

Parallèlement, Karine crée un havre de paix et de sérénité. À travers ses séances de yoga et de sophrologie, elle guide les enfants et les adultes vers une découverte intérieure, leur apprenant à écouter leur corps et leur esprit pour trouver force et tranquillité. Ces pratiques les aident à gérer le stress et les émotions, favorisant ainsi un état de bien-être durable.

Enrichissant leur programme, Joël et Karine introduisent également la lecture et les jeux de rôles tirés du théâtre, ouvrant un nouvel espace d’expression créative et de développement personnel. La lecture stimule l’imagination et la compréhension, tout en renforçant les compétences linguistiques et cognitives des enfants. Les jeux de rôles, quant à eux, leur permettent d’explorer différentes perspectives et de développer leur empathie, tout en renforçant leur confiance en eux et leurs compétences sociales.

Ces activités de théâtre offrent aux enfants l’occasion de s’exprimer, de raconter leurs histoires et de travailler en équipe, tout en apprenant à respecter et à comprendre les divers points de vue. Ils apprennent aussi à gérer leurs émotions et à s’exprimer de manière constructive, compétences précieuses qui les accompagnent bien au-delà du cadre du Village de la Joie.

Ensemble, Joël et Karine sèment des graines d’espoir et de guérison dans le cœur des enfants et des adultes du Village de la Joie. Leur approche holistique à la santé, au bien-être et à l’éducation crée une communauté plus forte, plus saine et plus unie, où chacun peut trouver sa place et contribuer à un avenir meilleur. Leur travail incarne l’essence même de la compassion et de l’empathie, récoltant une abondance de joie et de gratitude au sein de la communauté.

Ce livre est une invitation à voyager à leurs côtés, à travers les pages remplies d’émotions, de paysages togolais, et d’histoires qui touchent l’âme. Il offre un aperçu intime de la vie au Togo, avec ses défis et ses beautés, et illustre comment la passion, l’entraide, et la bienveillance peuvent illuminer les coins les plus sombres. Joël et Karine ne sont pas seulement les protagonistes de cette aventure ; ils sont les messagers d’un message universel : dans l’union des savoirs, des cultures, et des cœurs, réside la clé d’un monde meilleur.

Rejoignez-nous dans ce voyage au « Village de la Joie », où chaque page est une fenêtre ouverte sur l’espoir, l’amour, et la transformation. Bienvenue dans l’histoire de Joël et Karine, une aventure de cœur et d’espérance à Atakpamé, au Togo.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1 : À la Découverte du Togo

Géographie et Peuplement du Togo

Le Togo, s’étirant sur la côte ouest de l’Afrique, est un pays dont la géographie variée et les richesses culturelles et naturelles offrent un tableau vivant et dynamique. Cette nation étroite, s’allongeant du nord au sud sur environ 600 km, est encadrée à l’ouest par le Ghana, à l’est par le Bénin, au nord par le Burkina Faso, et au sud par le golfe de Guinée, dévoilant une façade maritime qui ouvre sur des horizons infinis.

Géographie et Diversité du Togo

Le relief du Togo est marqué par une diversité qui façonne ses paysages. Au sud, la région côtière est dominée par des plaines sablonneuses bordant le littoral, offrant des plages pittoresques qui s’étendent jusqu’à Lomé, la capitale. Cette ville cosmopolite, véritable cœur battant du pays, est le principal centre d’activités économiques, politiques et culturelles, où l’histoire et la modernité se côtoient.

En progressant vers le centre, le paysage se métamorphose pour révéler un plateau central, caractérisé par des collines douces et des vallées fertiles. Ces terres sont le berceau d’une agriculture diversifiée, contribuant significativement à l’économie et à l’alimentation de la population. Le café, le cacao, et le coton figurent parmi les principales cultures d’exportation, tandis que les cultures vivrières telles que le maïs, le manioc, et les ignames nourrissent la population locale.

Le nord du Togo offre un contraste saisissant avec ses paysages de savane et ses vastes étendues où la nature règne en maître. Cette région est moins densément peuplée et se distingue par une vie rurale rythmée par les saisons. C’est un lieu de traditions, où les communautés maintiennent un lien étroit avec la terre et les cycles naturels.

 

 

Richesses Naturelles et Culturelles

Le Togo regorge de richesses naturelles, avec des réserves forestières qui abritent une biodiversité remarquable. Les parcs nationaux, comme celui de Fazao-Malfakassa, offrent des sanctuaires pour la faune et la flore, permettant aux visiteurs de découvrir des écosystèmes préservés. En plus de sa biodiversité, le Togo est doté de ressources minérales importantes, incluant le phosphate, dont l’exploitation est un pilier de l’économie nationale.

La richesse du Togo réside également dans sa mosaïque culturelle. Le pays est un carrefour de peuples et de traditions, avec plus de 40 groupes ethniques qui contribuent à un patrimoine culturel riche et diversifié. Les festivals, les musiques, les danses, et l’artisanat togolais témoignent de cette richesse immatérielle, offrant aux visiteurs une immersion dans un univers où chaque détail raconte une histoire.

Lomé, la Capitale

Lomé, la capitale, est le symbole de l’ouverture du Togo sur le monde. Située à l’extrême sud-ouest du pays, elle est la porte d’entrée du Togo, avec son port qui est l’un des plus importants de la région. Lomé séduit par son ambiance, son marché vibrant, le Grand Marché, et le marché des féticheurs, unique en son genre. La ville est également un centre d’art et de culture, où musées et galeries offrent un aperçu de l’histoire et de l’identité togolaise.

Dans sa globalité, le Togo est un pays de contrastes et de diversité, où la nature, la culture, et l’histoire s’entremêlent pour créer une toile de fond unique pour les aventures de Joël et Karine. Sa géographie variée, ses richesses naturelles et culturelles, et sa vibrante capitale, Lomé, font du Togo un lieu où chaque jour offre une nouvelle découverte, une nouvelle histoire à raconter.

 

Population

Le Togo, avec une superficie de 56 785 km², est un pays où la dynamique démographique révèle une population jeune, en croissance, et diversement répartie à travers ses régions. Selon les estimations récentes, le Togo compte environ 8 millions d’habitants, témoignant d’une densité de population qui reflète à la fois les défis et les opportunités d’un pays en développement.

 

Composition et Croissance de la Population

La population togolaise est caractérisée par sa jeunesse, avec une grande proportion d’individus de moins de 25 ans. Cette démographie jeune présente une opportunité pour le pays en termes de potentiel de main-d’œuvre et de dynamisme économique, mais pose également des défis en matière d’éducation, de formation professionnelle, et d’emploi.

La croissance démographique au Togo est robuste, reflétant les tendances observées dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Cette croissance est soutenue par des taux de natalité élevés, bien que des efforts soient en cours pour améliorer l’accès aux services de santé reproductive et à l’éducation, ce qui pourrait à terme influencer ces tendances.

 

Distribution Géographique

La distribution de la population au Togo est inégale, avec une concentration significative dans les zones urbaines, notamment dans la capitale, Lomé. Lomé, en tant que centre économique, politique, et culturel du pays, attire une grande partie de la population en quête d’opportunités d’emploi et de meilleures conditions de vie. Cela a conduit à une urbanisation rapide, posant des défis en matière de logement, de services publics, et de durabilité environnementale.

En dehors de Lomé, la population est répartie dans des villes de taille moyenne et dans des zones rurales. Les régions centrales et septentrionales du pays, caractérisées par leurs paysages de savane et de plateaux, abritent des communautés principalement engagées dans l’agriculture et l’élevage. La densité de population y est généralement plus faible, reflétant le mode de vie rural et les activités économiques dominantes.

Diversité Ethnique et Culturelle

Le Togo est un mélange vibrant de cultures et d’ethnies, avec plus de 40 groupes ethniques différents contribuant à la richesse culturelle du pays. Les Éwé et les Mina dominent dans le sud, tandis que les Kabyè et les Tem sont plus présents dans le nord. Cette diversité ethnique se traduit par une richesse linguistique, culturelle, et sociale, où traditions, langues, et pratiques coexistent et se façonnent mutuellement.

 

Enjeux Démographiques

La structure démographique du Togo, avec sa population jeune et en croissance, présente à la fois des défis et des opportunités. Les enjeux incluent la nécessité d’améliorer l’accès à l’éducation de qualité, de promouvoir l’emploi des jeunes, et de renforcer les systèmes de santé pour répondre aux besoins d’une population croissante. Parallèlement, cette dynamique démographique offre un potentiel considérable pour le développement économique et social, à condition que les politiques et les investissements adéquats soient mis en place pour capitaliser sur cette jeunesse.

 

 

LES INDICATEURS DE SANTE

 

Lutte pour la Survie

Les indicateurs de santé au Togo mettent en lumière les défis persistants auxquels le pays est confronté en matière de santé publique, tout en soulignant les efforts déployés pour améliorer la situation. Trois indicateurs clés – l’espérance de vie, les taux de mortalité néonatale et infantile – offrent un aperçu de la lutte pour la survie et de la qualité des soins de santé disponibles pour la population togolaise.

Espérance de Vie

L’espérance de vie au Togo reflète les progrès réalisés ainsi que les obstacles restants dans le domaine de la santé. Elle est d’environ 60 ans, ce qui représente une amélioration par rapport aux décennies précédentes, témoignant des efforts continus en matière de prévention des maladies, d’amélioration de l’accès aux soins de santé et de promotion de modes de vie plus sains. Cependant, cette espérance de vie reste inférieure à la moyenne mondiale, indiquant que des défis significatifs persistent, notamment en ce qui concerne les maladies infectieuses, la santé maternelle et infantile, et l’accès aux services de santé de qualité.

Taux de Mortalité Néonatale

Le taux de mortalité néonatale au Togo est un indicateur préoccupant, avec environ 27 décès pour 1000 naissances vivantes. Ce chiffre élevé souligne les difficultés liées aux conditions de naissance, à l’accès limité à des soins obstétriques qualifiés, et à la prévention et au traitement des maladies néonatales. La mortalité néonatale est fortement influencée par la santé de la mère, la nutrition, les conditions sanitaires, et la disponibilité de soins de santé primaires et spécialisés pour les nouveau-nés.

Taux de Mortalité Infantile

Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans reste également élevé, avec 78 décès pour 1000 naissances vivantes. Ce taux met en évidence les défis liés à la malnutrition, aux maladies infectieuses telles que le paludisme, la pneumonie et les maladies diarrhéiques, ainsi qu’au manque d’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates. La mortalité infantile est un indicateur clé de la qualité des soins de santé maternelle et infantile, ainsi que du niveau général de bien-être et de développement d’un pays.

Réponse et Perspectives

Face à ces défis, le Togo a engagé diverses initiatives visant à améliorer les indicateurs de santé. Ces efforts incluent la vaccination de masse contre des maladies infantiles courantes, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires, ainsi que des programmes ciblés pour améliorer la santé maternelle et néonatale. De plus, des partenariats avec des organisations internationales de santé contribuent à renforcer le système de santé togolais par le biais de financements, de formations, et d’échanges de connaissances.

Cependant, la réussite de ces initiatives nécessite une approche intégrée, tenant compte des déterminants sociaux de la santé, tels que l’éducation, le logement, et la nutrition, pour adresser les causes profondes de la mortalité et améliorer l’espérance de vie. L’accent mis sur la prévention, l’éducation sanitaire, et l’accès universel à des soins de santé de qualité sont cruciaux pour faire avancer la lutte pour la survie au Togo.

 

 

LES DEFIS NUTRITIONNELS

 

Les défis nutritionnels au Togo, notamment le poids insuffisant à la naissance et les problèmes de croissance chez les enfants, sont des indicateurs préoccupants de la santé publique et du bien-être de la population. Ces problèmes reflètent les multiples facettes de la sécurité alimentaire, de l’accès aux soins de santé maternelle et infantile, ainsi que des conditions socio-économiques dans lesquelles les enfants grandissent.

 

Poids Insuffisant à la Naissance

Le poids insuffisant à la naissance (moins de 2,5 kg) est un problème significatif au Togo, affectant environ 11% des nouveau-nés. Ce phénomène est étroitement lié à la santé et à la nutrition de la mère pendant la grossesse. Les facteurs contribuant à ce problème comprennent la malnutrition maternelle, le manque d’accès à des soins prénataux de qualité, et certaines pratiques et croyances culturelles qui peuvent restreindre l’alimentation ou l’accès aux soins de santé des femmes enceintes. Les bébés nés avec un poids insuffisant sont plus susceptibles de rencontrer des difficultés de santé au début de leur vie, y compris une vulnérabilité accrue aux infections, des problèmes de développement, et un risque plus élevé de mortalité infantile.

 

Retard de Croissance et Émaciation

Le retard de croissance, caractérisé par une taille insuffisante pour l’âge, affecte environ 28% des enfants togolais, tandis que 7% souffrent d’émaciation, c’est-à-dire un poids insuffisant pour la taille. Ces conditions sont des indicateurs de malnutrition chronique et aiguë, respectivement, et reflètent des carences en nutriments essentiels nécessaires au développement physique et cognitif.

Le retard de croissance est particulièrement préoccupant car il a des effets à long terme sur les enfants, y compris des performances scolaires réduites, une diminution de la productivité au travail à l’âge adulte, et une prédisposition à des maladies chroniques. Il est principalement causé par une alimentation inadéquate, des infections répétées, et un accès insuffisant à des soins de santé de qualité. L’émaciation, quant à elle, est souvent le résultat d’une malnutrition aiguë, causée par une baisse soudaine de l’apport alimentaire ou une augmentation des besoins nutritionnels due à une maladie.

 

Réponses et Stratégies

Pour combattre ces défis nutritionnels, le Togo a mis en œuvre plusieurs stratégies visant à améliorer la nutrition maternelle et infantile. Ces stratégies incluent la promotion de l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie, la supplémentation en vitamines et minéraux pour les enfants et les femmes enceintes, et l’amélioration de l’accès à des aliments diversifiés et nutritifs.

Des programmes de sensibilisation communautaire visent également à améliorer les pratiques alimentaires et à encourager les soins prénataux et postnataux. La collaboration avec des organisations internationales permet de renforcer ces initiatives à travers le soutien technique et financier.

Cependant, pour un impact durable, ces efforts doivent être soutenus par des améliorations dans l’accès à l’eau potable, l’assainissement, l’éducation, et les soins de santé, ainsi que par des initiatives visant à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire. La lutte contre les défis nutritionnels au Togo nécessite une approche intégrée, abordant à la fois les causes immédiates et les facteurs sous-jacents de la malnutrition.

 

ACCES AUX RESSOURCES DE BASE

 

A la Recherche de l’eau : l’or Bleu

 

L’accès à l’eau potable constitue l’un des défis majeurs pour le développement durable et la santé publique au Togo, reflétant une problématique commune à de nombreux pays en développement. La disponibilité et la gestion de l’eau potable sont cruciales non seulement pour la santé humaine mais aussi pour les aspects sociaux et économiques de la vie quotidienne.

Contexte de l’Eau au Togo

Le Togo, malgré ses avancées, fait face à des difficultés significatives en matière d’accès à l’eau potable. Ces défis sont exacerbés par une combinaison de facteurs géographiques, économiques, et infrastructurels. Les zones rurales, en particulier, sont les plus touchées, où les infrastructures sont souvent insuffisantes ou inexistantes, rendant l’accès à l’eau propre et sûre particulièrement problématique.

Défis Infrastructurels et Géographiques

Les systèmes de distribution d’eau au Togo sont confrontés à plusieurs problèmes, notamment le vieillissement des infrastructures, le manque de maintenance, et une couverture inégale du territoire. Dans les zones urbaines, bien que l’accès à l’eau soit plus répandu, la croissance rapide de la population et l’urbanisation accélérée mettent sous pression les ressources existantes, conduisant à des pénuries et à une qualité d’eau parfois douteuse.

En milieu rural, la situation est plus critique. Les communautés dépendent souvent de sources d’eau non protégées, telles que les rivières, les lacs, et les puits ouverts, qui sont vulnérables à la contamination par les eaux de surface et les activités humaines. La saisonnalité des pluies influence également l’accès à l’eau, avec des périodes de sécheresse qui réduisent la disponibilité de l’eau pour la consommation, l’agriculture, et le bétail.

Conséquences sur la Santé et le Développement

L’absence d’accès à l’eau potable a des répercussions profondes sur la santé publique. Elle est l’une des principales causes de maladies hydriques, telles que le choléra, la dysenterie, et les maladies diarrhéiques, qui sont des facteurs significatifs de morbidité et de mortalité, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans. De plus, la corvée d’eau, souvent effectuée par les femmes et les enfants, limite le temps consacré à l’éducation ou à d’autres activités productives, perpétuant ainsi les cycles de pauvreté

Initiatives et Solutions

Pour relever ces défis, le Togo a mis en œuvre divers programmes et partenariats avec des organisations internationales et des ONG. Ces initiatives visent à améliorer l’accès à l’eau potable à travers la construction de nouveaux points d’eau, la réhabilitation des systèmes existants, et la promotion de pratiques d’hygiène. L’accent est également mis sur des solutions durables, telles que les systèmes de collecte d’eau de pluie et les technologies de purification de l’eau à petite échelle, adaptées aux communautés rurales.

Ces efforts sont complétés par des campagnes d’éducation visant à sensibiliser à l’importance de l’eau propre et des pratiques d’hygiène pour prévenir les maladies. La participation communautaire est encouragée pour assurer la gestion et la maintenance des infrastructures d’eau, créant ainsi un sentiment de propriété et de responsabilité collective envers les ressources en eau.

L’accès à l’eau potable au Togo est donc un enjeu complexe, nécessitant une approche multidimensionnelle qui intègre des solutions techniques, éducatives, et communautaires pour garantir à tous les Togolais l’accès à cette ressource vitale.

 

PROBLEMES SANITAIRES

 

L’accès à des installations sanitaires adéquates est un défi crucial au Togo, reflétant une problématique globale qui touche de nombreux pays en voie de développement. Les installations sanitaires, incluant les toilettes, les systèmes d’évacuation des eaux usées, et les infrastructures permettant de maintenir un environnement propre et sain, sont essentielles pour prévenir les maladies, protéger l’environnement, et promouvoir la dignité humaine.

Situation des Installations Sanitaires au Togo

Au Togo, une proportion significative de la population n’a pas accès à des installations sanitaires de base. Cette situation est particulièrement préoccupante dans les zones rurales et les quartiers périphériques des villes, où les infrastructures sont insuffisantes ou inexistantes. Les pratiques de défécation à l’air libre restent courantes dans certaines régions, augmentant le risque de contamination des sources d’eau, du sol, et des aliments par des agents pathogènes.

Conséquences sur la Santé Publique

L’absence d’installations sanitaires adéquates a des répercussions directes sur la santé publique. Elle facilite la propagation de maladies d’origine hydrique, telles que le choléra, la typhoïde, et diverses infections gastro-intestinales. Les enfants sont particulièrement vulnérables aux maladies diarrhéiques, qui peuvent entraîner malnutrition, retard de croissance, et dans les cas les plus graves, la mort.

 

Impact sur les Femmes et les Filles

Le manque d’accès à des toilettes sécurisées et privées affecte disproportionnellement les femmes et les filles. Elles sont exposées à des risques accrus de violence et de harcèlement lorsqu’elles doivent se rendre dans des lieux isolés pour répondre à leurs besoins. De plus, la menstruation sans accès à des installations sanitaires adéquates peut entraver la participation des filles à l’éducation et aux activités communautaires, contribuant ainsi à la perpétuation des inégalités de genre.

 

Initiatives et Solutions

Pour améliorer l’accès aux installations sanitaires, le Togo, avec le soutien de partenaires internationaux et d’ONG, a mis en œuvre des projets visant à construire et à réhabiliter les infrastructures sanitaires. Ces initiatives incluent la construction de latrines publiques et familiales, l’introduction de technologies sanitaires innovantes adaptées aux contextes locaux, et la mise en place de systèmes d’évacuation et de traitement des eaux usées dans les zones urbaines.

L’éducation et la sensibilisation jouent également un rôle clé dans la promotion de bonnes pratiques d’hygiène et l’utilisation adéquate et la maintenance des installations sanitaires. Les programmes éducatifs visent à changer les comportements et à encourager des pratiques sanitaires sûres, en soulignant l’importance de l’hygiène pour la santé individuelle et communautaire.

 

Vers un Avenir Plus Sain

L’amélioration de l’accès aux installations sanitaires adéquates est essentielle pour le développement durable et la santé publique au Togo. En investissant dans des infrastructures sanitaires, en promouvant l’éducation à l’hygiène, et en impliquant les communautés dans la gestion des ressources sanitaires, le Togo peut faire des progrès significatifs vers la réduction des maladies liées à l’insalubrité, l’amélioration de la qualité de vie, et la promotion de l’égalité des genres. Ces efforts requièrent une collaboration continue entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales, les communautés locales, et les partenaires internationaux pour assurer un accès universel à des installations sanitaires sûres et dignes.

 

EDUCATION et TRAVAIL


Alphabétisation et Education

L’éducation est un pilier fondamental du développement social et économique d’un pays, ouvrant la voie à des opportunités professionnelles et à l’amélioration de la qualité de vie. Au Togo, comme dans de nombreux pays en voie de développement, le secteur de l’éducation est confronté à divers défis qui affectent les taux d’alphabétisation et les résultats éducatifs.

Taux d’Alphabétisation et Situation Éducative

Le taux d’alphabétisation au Togo reflète des progrès significatifs au fil des ans, mais il révèle également des disparités importantes. Bien que des efforts soient faits pour améliorer l’accès à l’éducation, un pourcentage notable d’adultes et d’enfants reste analphabète, avec des disparités marquées entre les genres, les régions, et les groupes socio-économiques. Les taux d’alphabétisation chez les jeunes et les adultes montrent que les femmes et les filles sont particulièrement désavantagées, ce qui souligne la nécessité de politiques ciblées pour aborder ces inégalités.

 

Défis de l’Éducation au Togo

Accès à l’éducation
L’un des principaux obstacles à l’éducation au Togo est l’accès limité aux établissements scolaires, en particulier dans les zones rurales. La distance des écoles, le manque de transports sûrs et abordables, et les frais de scolarité peuvent empêcher les enfants, surtout les filles, de fréquenter l’école.

Qualité de l’éducation
La qualité de l’éducation au Togo est affectée par plusieurs facteurs, dont le manque de matériel pédagogique, des infrastructures insuffisantes, et un déficit de formation des enseignants. Les salles de classe surpeuplées et le ratio élevé élèves-enseignant limitent l’efficacité de l’enseignement et l’apprentissage.

Persistance des Normes Sociales et Culturelles
Les normes sociales et les pratiques culturelles peuvent également limiter la participation à l’éducation, en particulier pour les filles. Les mariages précoces, les grossesses adolescentes et la préférence pour l’éducation des garçons peuvent entraver l’accès des filles à l’éducation.

Pauvreté
La pauvreté est un obstacle majeur à l’éducation, forçant souvent les enfants à quitter l’école pour travailler et soutenir leur famille. Cela a un impact direct sur les taux d’alphabétisation et limite les perspectives des jeunes.

Stratégies d’Amélioration

Pour relever ces défis, le Togo a mis en œuvre des stratégies visant à améliorer l’accès et la qualité de l’éducation, notamment :

 

Programmes d’éducation universelle

Initiatives visant à garantir l’accès gratuit et universel à l’éducation primaire pour tous les enfants.

 

Formation et recrutement d’enseignants

Améliorer la formation des enseignants et augmenter leur nombre pour réduire le ratio élèves-enseignant.

 

Sensibilisation communautaire

Campagnes visant à changer les perceptions et les pratiques culturelles qui limitent l’accès à l’éducation, en particulier pour les filles.

 

 

Soutien aux élèves vulnérables

Programmes offrant des bourses, des repas scolaires et un soutien matériel aux élèves issus de milieux défavorisés pour les encourager à rester à l’école.

 

En dépit des défis, les efforts continus pour améliorer le système éducatif au Togo sont essentiels pour briser le cycle de la pauvreté, promouvoir l’égalité des genres, et contribuer au développement durable du pays. L’alphabétisation et l’éducation sont des droits fondamentaux qui ouvrent des portes à des opportunités de vie meilleures, soutenant ainsi les aspirations individuelles et collectives vers un avenir plus prometteur.

 

Le Travail des enfants

 

Le travail des enfants reste un défi majeur au Togo, comme dans de nombreuses autres régions du monde, particulièrement dans les pays en développement. Cette pratique non seulement prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité mais a également des conséquences graves sur leur santé physique et mentale, ainsi que sur leur éducation.

 

Taux de Travail des Enfants

Au Togo, une portion significative d’enfants est engagée dans le travail, souvent dans des conditions difficiles et dangereuses. Bien que des efforts soient faits pour réduire cette pratique, les statistiques montrent que le travail des enfants concerne principalement les secteurs de l’agriculture, des services domestiques, et dans une moindre mesure, de l’industrie, y compris l’exploitation minière artisanale. Ces enfants travaillent souvent de longues heures pour un salaire minime, dans des conditions qui ne respectent pas leur sécurité ni leur bien-être.

 

Impacts sur la Santé et l’Éducation

Sur la santé, le travail des enfants a un impact profond sur la santé physique et psychologique. Les enfants travailleurs sont plus susceptibles d’être exposés à des risques de blessures, de maladies dues à des conditions de travail insalubres, et de souffrir de fatigue extrême. Leur croissance et leur développement peuvent également être compromis en raison de la malnutrition ou de l’exposition à des substances toxiques.

Sur l’éducation, le travail des enfants a également un impact négatif sur l’éducation. Les exigences du travail limitent le temps disponible pour l’école et les devoirs, conduisant souvent à l’absentéisme ou à l’abandon scolaire. Même lorsque les enfants travailleurs fréquentent l’école, leur capacité à se concentrer et à apprendre est souvent diminuée en raison de la fatigue ou du stress.

 

Causes Sous-Jacentes

Les causes du travail des enfants au Togo sont multiples et interdépendantes, incluant :

La pauvreté est l’un des principaux moteurs du travail des enfants, les familles ayant parfois besoin du revenu supplémentaire que leurs enfants peuvent apporter.

L’absence d’écoles accessibles et abordables, combinée à une qualité d’enseignement médiocre, décourage la scolarisation et pousse les enfants vers le travail.

Dans certaines communautés, le travail des enfants est considéré comme une partie normale du processus de croissance, transmettant des compétences et des valeurs.

 

Mesures et Interventions

Pour lutter contre le travail des enfants, le Togo, avec le soutien de partenaires internationaux et d’organisations non gouvernementales, a mis en œuvre diverses mesures :

– Renforcement des lois interdisant le travail des enfants et protection des droits des enfants.

– Promotion de l’accès à l’éducation gratuite et de qualité pour tous les enfants, y compris des programmes de rattrapage scolaire pour les enfants travailleurs.

– Campagnes visant à sensibiliser les communautés aux conséquences négatives du travail des enfants et à promouvoir la valeur de l’éducation.

– Programmes de soutien économique aux familles vulnérables pour réduire leur dépendance au revenu généré par le travail des enfants.

 

 

PAUVRETE ET INEGALITE

Sous le seuil de pauvreté
La pauvreté et les inégalités représentent des défis majeurs pour le Togo, affectant profondément la vie quotidienne de nombreux Togolais. Vivre sous le seuil de pauvreté implique bien plus que le manque d’accès aux ressources financières; cela impacte presque tous les aspects de la vie, de l’accès à l’éducation et aux soins de santé, à la sécurité alimentaire et au logement.

Le seuil de pauvreté international, souvent défini comme vivre avec moins de 1,90 dollar par jour, permet de mesurer et de comparer la pauvreté à travers le monde. Au Togo, une portion significative de la population vit en dessous de ce seuil, ce qui les place dans une situation de pauvreté extrême. Cette situation est exacerbée dans les zones rurales où les opportunités économiques sont plus limitées et l’accès aux services de base peut être insuffisant.

Implications de la Pauvreté sur la Vie Quotidienne

 

Accès à l’éducation

La pauvreté limite l’accès à l’éducation en raison des coûts associés à
la scolarisation, tels que les frais de scolarité, les uniformes et le matériel scolaire. Les enfants issus de familles pauvres sont plus susceptibles d’abandonner l’école pour contribuer au revenu familial.

 

Santé et Nutrition

Les familles vivant sous le seuil de pauvreté sont souvent confrontées à des problèmes d’accès à une alimentation suffisante et nutritive, ce qui peut entraîner la malnutrition et affaiblir la résistance aux maladies. L’accès limité aux soins de santé aggrave ces problèmes, rendant les maladies plus dangereuses et plus difficiles à traiter.

 

Logement et Conditions de Vie

La pauvreté se traduit également par des conditions de vie précaires, avec un accès limité à l’eau potable, aux installations sanitaires adéquates, et à un logement sûr et sécurisé. Cela peut avoir un impact significatif sur le bien-être physique et mental.

 

Emploi et Sécurité du revenu

Les options d’emploi pour ceux qui vivent dans la pauvreté sont souvent limitées à des travaux précaires et mal rémunérés. La vulnérabilité à l’exploitation et l’absence de sécurité du revenu exacerbent la pauvreté et empêchent l’accumulation de richesses ou l’amélioration des conditions de vie.

 

 

Stratégies pour Combattre la Pauvreté

 

Pour adresser le problème de la pauvreté, le Togo et ses partenaires internationaux mettent en œuvre diverses stratégies, telles que :

 

Développement de l’agriculture

Soutenir les petits agriculteurs pour augmenter la productivité et la durabilité, afin d’améliorer la sécurité alimentaire et les revenus.

 

 

Education et Formation professionnelle

Investir dans l’éducation et la formation professionnelle pour offrir aux jeunes les compétences nécessaires pour accéder à de meilleurs emplois.

 

Accès aux soins de santé

Améliorer l’accès aux services de santé abordables pour prévenir et traiter les maladies qui peuvent plonger les familles dans la pauvreté.

 

Programmes de Protection Sociale

Mettre en place des programmes de protection sociale, tels que les transferts monétaires conditionnels, pour soutenir les familles les plus vulnérables.

 

Lutter contre la pauvreté et les inégalités au Togo exige un engagement continu à promouvoir le développement économique inclusif, à investir dans les services sociaux et à créer des opportunités pour tous, indépendamment de leur situation socio-économique. Cela nécessite une approche multidimensionnelle qui adresse à la fois les causes immédiates et structurelles de la pauvreté.

 

Mariages et maternités précoces 

 

Les mariages et maternités précoces constituent une problématique complexe et profondément enracinée dans de nombreuses parties du monde, y compris au Togo. Ces pratiques entraînent des répercussions considérables sur la santé, l’éducation, et les opportunités économiques des jeunes filles, ainsi que sur leur bien-être général.

Le mariage précoce, défini comme le mariage d’une personne de moins de 18 ans, est souvent le résultat de normes culturelles, de pressions économiques, et parfois de stratégies de survie familiale. Au Togo, comme dans de nombreux contextes similaires, les filles mariées jeunes sont souvent contraintes d’abandonner l’école pour assumer des rôles d’épouse et de mère, ce qui limite considérablement leurs perspectives et leur autonomie.

 

Conséquences des Mariages Précoces

 

Education

L’arrêt prématuré de la scolarité limite l’accès des filles à l’éducation et à la formation professionnelle, réduisant ainsi leurs opportunités d’emploi et leur capacité à contribuer économiquement à leur famille et à leur communauté.

 

Santé

Les mariages précoces augmentent les risques de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, car le corps d’une jeune fille n’est pas complètement prêt pour la gestation et l’accouchement. Cela peut entraîner des conséquences graves tant pour la mère que pour l’enfant.

 

Autonomie et Pouvoir de décision

Les jeunes mariées ont souvent une capacité limitée à prendre des décisions concernant leur vie, leur santé reproductive, et leur bien-être, ce qui peut les rendre plus vulnérables aux violences domestiques et aux abus.


La maternité précoce, souvent une conséquence directe du mariage précoce, présente des défis et des risques significatifs tant pour la jeune mère que pour son enfant. Les adolescentes enceintes font face à des risques accrus de complications obstétriques, telles que l’éclampsie, les infections post-partum, et les accouchements prolongés.

 

Conséquences des Maternités Précoces :

Risques pour la Santé

Les grossesses précoces sont associées à un risque élevé de mortalité maternelle et infantile, de faible poids à la naissance, et d’autres complications de santé pour la mère et l’enfant.

 

Impact sur l’éducation

La grossesse adolescente est l’une des principales raisons pour lesquelles les filles quittent l’école prématurément, ce qui limite leurs perspectives d’éducation et d’emploi futurs.

 

Isolement social et économique

Les jeunes mères peuvent faire face à l’isolement social, à la stigmatisation, et à des difficultés économiques, particulièrement si elles ne reçoivent pas le soutien de leur famille ou de la communauté.

 

Stratégies d’Intervention

Pour lutter contre les mariages et maternités précoces, des interventions multisectorielles sont nécessaires, impliquant l’éducation, la santé, la protection sociale, et le changement des normes sociales. Ces stratégies incluent :

Education et sensibilisation

Promouvoir l’éducation des filles et sensibiliser aux conséquences des mariages et maternités précoces.

Accès aux services de santé reproductive

Fournir un accès facile à des services de santé reproductive adaptés aux adolescents, y compris des informations sur la planification familiale et les soins prénatals.

Législation et application

Renforcer et appliquer les lois interdisant le mariage des enfants et protéger les droits des filles.

 

Programmes de soutien

Mettre en place des programmes de soutien économique et éducatif pour les filles à risque, afin de leur offrir des alternatives au mariage et à la maternité précoces.

En abordant ces questions de manière holistique et en soutenant les droits et l’autonomie des filles, il est possible de réduire significativement les incidences des mariages et maternités précoces au Togo, ouvrant ainsi la voie à un avenir plus prometteur pour les jeunes filles et leurs communautés.

 

 

Perspectives et Espoirs

 

Initiatives du changement

 

Le Togo, confronté à de multiples défis en matière de développement socio-économique, bénéficie également d’un élan significatif vers le progrès grâce à diverses initiatives locales et internationales. Ces efforts visent à améliorer les conditions de vie, à promouvoir le développement durable et à construire un avenir meilleur pour les Togolais. Voici un aperçu de ces initiatives de changement :

 

Initiatives Locales

 

Promotion de l’entreprenariat local

Le gouvernement togolais et diverses ONG soutiennent l’entrepreneuriat, en particulier chez les jeunes et les femmes, par des formations, des microcrédits et des incubateurs d’entreprises. Ces programmes visent à stimuler l’innovation locale, à créer des emplois et à dynamiser l’économie.

 

 

 

Amélioration de l’agriculture

Des projets axés sur l’agriculture durable sont mis en œuvre pour augmenter la productivité agricole, promouvoir les techniques agricoles respectueuses de l’environnement et améliorer la sécurité alimentaire. Cela inclut la formation des agriculteurs aux méthodes agricoles modernes, l’accès aux semences améliorées et la gestion durable des ressources naturelles.

 

Education et formation

Des initiatives locales visent à améliorer l’accès à l’éducation de qualité et à réduire le taux d’abandon scolaire, notamment par la construction de nouvelles écoles, la formation des enseignants et la mise en place de programmes de bourses pour les élèves issus de milieux défavorisés.

 

Soutien International

 

Partenariats pour le développement

Le Togo bénéficie du soutien de partenaires internationaux, tels que les Nations Unies, la Banque mondiale, et diverses agences de coopération bilatérale. Ces partenariats fournissent une assistance technique et financière pour des projets dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, et le développement rural.

Projets de Santé publique

Avec le soutien d’organisations internationales, le Togo déploie des campagnes de vaccination, des programmes de prévention et de traitement des maladies infectieuses, et des initiatives pour améliorer les services de santé maternelle et infantile.

 

 

 

Programme de réduction de la pauvreté

Des programmes visant à réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie sont mis en œuvre, incluant des transferts monétaires conditionnels, l’accès amélioré à l’eau potable et aux installations sanitaires, et des initiatives d’emploi pour les jeunes.

 

Engagement Communautaire et Innovation


Technologies vertes et Energies renouvelables

Des projets innovants exploitent les technologies vertes et les énergies renouvelables pour fournir des solutions durables aux défis énergétiques et environnementaux du Togo, améliorant ainsi l’accès à l’énergie et réduisant les impacts sur l’environnement.

Participation citoyenne
Des initiatives encouragent la participation active des citoyens dans le développement communautaire, la gouvernance locale et la prise de décision, renforçant ainsi la démocratie et la cohésion sociale.

Réseaux de solidarité

Les organisations de la société civile, les groupes communautaires et les réseaux de solidarité jouent un rôle crucial dans le soutien aux populations vulnérables, la promotion des droits humains et l’assistance en cas de crises ou de catastrophes.

Ces initiatives de changement, combinant efforts locaux et soutien international, illustrent l’engagement envers l’amélioration des conditions de vie au Togo. En abordant les défis de manière holistique et en investissant dans le potentiel humain, elles ouvrent la voie à un avenir prometteur, marqué par le progrès, l’équité et la durabilité.

 

 

 

Témoignages de résilience

 

 

Au cœur des défis auxquels le Togo est confronté se trouvent des histoires de résilience et d’espoir, témoignant de la force et de la détermination des individus et des communautés à surmonter les obstacles et à bâtir un avenir meilleur. Ces récits illustrent non seulement la capacité à persévérer face à l’adversité mais aussi l’impact transformateur des initiatives de soutien, tant locales qu’internationales.

 

L’histoire de Ama

Ama, une jeune fille togolaise, fut contrainte d’abandonner l’école à l’âge de 14 ans en raison de la pauvreté de sa famille et des normes culturelles favorisant l’éducation des garçons. Confrontée au mariage précoce, elle a trouvé le courage de refuser, s’appuyant sur le soutien d’une ONG locale qui lui a fourni les ressources pour reprendre ses études. Aujourd’hui, Ama est non seulement diplômée de l’enseignement secondaire mais elle travaille également au sein de cette ONG pour défendre l’éducation des filles dans sa communauté.

 

La Communauté de Kpélé

Kpélé, une communauté rurale au Togo, faisait face à un accès limité à l’eau potable, obligeant les femmes et les enfants à parcourir de longues distances pour s’approvisionner en eau. Grâce à une collaboration entre la communauté, le gouvernement togolais, et des partenaires internationaux, un projet de puits et de systèmes de filtration de l’eau a été mis en place. La communauté de Kpélé bénéficie désormais d’un accès facile à l’eau potable, améliorant significativement la santé, l’hygiène, et la qualité de vie de ses habitants.

 

 

 

Le Projet Agricole de Yawo

Yawo, un agriculteur togolais, faisait face à des récoltes médiocres en raison de pratiques agricoles traditionnelles et du changement climatique. Grâce à un programme de formation en agriculture durable soutenu par une organisation internationale, il a appris des techniques agricoles modernes et respectueuses de l’environnement. Ces connaissances lui ont permis de tripler sa production, assurant ainsi la sécurité alimentaire de sa famille et offrant un surplus à vendre sur le marché local.

 

L’Initiative de Santé de Dzidzé

Dzidzé, infirmière dans une petite clinique communautaire, a observé une augmentation alarmante des maladies hydriques parmi les enfants de sa région. Avec le soutien d’une ONG dédiée à la santé publique, elle a lancé une campagne de sensibilisation à l’hygiène et à l’utilisation sûre de l’eau, tout en facilitant l’accès à des traitements médicaux abordables. Ses efforts ont conduit à une réduction significative des cas de maladies dans sa communauté, démontrant l’impact d’une action locale informée et engagée.

 

Ces témoignages de résilience et de transformation au Togo soulignent l’importance de l’autonomisation  individuelle et communautaire dans le processus de développement. Ils reflètent une réalité où, malgré les défis, l’espoir et la détermination peuvent conduire à des changements significatifs et durables, inspirant d’autres à agir pour un avenir meilleur.

                 

 

 

L’histoire de Sœur Elisabetta

L’expérience vécue par Sœur Elisabetta nous offre un récit profond et inspirant, reflétant son parcours et ses convictions. Au sein de sa communauté, elle a partagé des moments qui illuminent non seulement sa vie mais aussi celles des autres autour d’elle. Ses actions, guidées par une foi inébranlable et un dévouement sans faille à ses principes, révèlent une compréhension unique de la compassion, de l’altruisme et de l’humanité.

 

Ses mots, empreints d’une sagesse tranquille, nous invitent à contempler la vie sous un jour nouveau, nous encourageant à chercher la paix intérieure et à poursuivre le bien-être commun. À travers ses épreuves et ses triomphes, l’histoire de Sœur Elisabetta devient une source d’inspiration pour tous ceux qui cherchent à faire une différence dans le monde, nous rappelant l’importance de vivre selon nos valeurs les plus chères.

 

En résonance avec ses enseignements, nous sommes invités à adopter une approche plus réfléchie et attentive envers les autres et nous-mêmes. Son récit est un témoignage éloquent de la façon dont la foi et l’engagement peuvent éclairer les chemins les plus sombres, offrant espoir et réconfort à ceux qui les empruntent.



 « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité » (Saint-Exupéry)

Il m’est difficile de raconter mon histoire avec le peuple togolais sans risquer d’écrire des kilomètres de vie vécue, d’histoire, ou à l’inverse, pour faire court, de risquer d’être trop succincte. Je vais tout de même essayer, en vous envoyant également quelques extraits de textes envoyés à différentes entités ou personnes qui soulignent divers aspects de cette histoire d’amour avec cette terre brûlée.

Née et élevée à l’ombre du clocher de ma paroisse (Redondesco), catéchiste dès mon plus jeune âge et engagée dans diverses activités paroissiales, je m’oriente vers la vie adulte avec des désirs et ambitions de succès… comme c’est normal pour chaque jeune de chaque époque : un excellent diplôme universitaire, un poste dans une banque, une possibilité concrète de carrière, le désir de construire un avenir et une famille heureux. Pourtant, tout ne s’aligne pas : les rêves cachés dans mon cœur (… nous en avons tous !!!) existent depuis l’enfance… mais ils sont d’une nature complètement différente : que faire, quand on réalise que la vie que l’on mène et que l’on construit semble si loin de nos rêves et ne nous rend pas vraiment heureux ?

Je vis mes jeunes années avec un rêve fort mais non cultivé, sauf à travers quelques rares expériences : LA MISSION, vivre pour aider les autres, se retrousser les manches, se salir les mains pour ceux qui sont dans le besoin. Comment faire ? Que faire ? La vie que je construis autour de moi est bien loin de cultiver et de développer ce rêve, et pourtant il est là, fort, persistant dans mon cœur. J’ai besoin de donner… pourquoi ne pas le faire peut-être dans un contexte de vie de couple ? J’ai toujours admiré les couples missionnaires… n’est-ce pas possible aussi pour moi ? Mais la vie ne se gère pas à la baguette et ainsi vous vous heurtez à la réalité qui vous vit… le rêve de couple reste un rêve et vous vous sentez sombrer dans une solitude intérieure que le « bruit » de ce que vous faites au quotidien entre le travail et les amitiés ne parvient plus à ébranler. À l’ombre de tout cela, une mère qui, comme toutes, observe, s’inquiète, s’agite pour sa fille inquiète ; une mère surtout qui prie pour que le cœur tumultueux de sa fille trouve la paix. « Mon cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose en Toi, Seigneur » (Saint Augustin).

C’était elle, ma mère, épuisée par mon inquiétude, qui a motivé ma participation à des moments de prière avec un groupe non loin de chez nous. À travers le chemin de prière, les catéchèses, les témoignages de tous, l’accompagnement spirituel des responsables et des prêtres chargés, vous découvrez que Dieu tisse votre histoire dans les détails, vous découvrez que les coïncidences ou le hasard sont plutôt « providence », vous découvrez que Dieu écrit droit dans vos lignes tordues, vous découvrez que tout a un sens en Dieu, même vos ombres et déceptions, vous découvrez que le Seigneur ne vous a pas oublié… vous découvrez que vous avez besoin de Lui et Lui a besoin de vous pour écrire l’histoire des hommes. « Avec toi, nous ferons de grandes choses, le chemin que nous parcourrons ensemble... », dit une chanson, parmi mes préférées. Je découvre que moi aussi, je veux faire de grandes choses avec Lui, pour Lui, en Lui… de grandes choses pour les frères, pour l’humanité. Quelques mois après avoir commencé mon expérience avec le groupe, je participe avec certains membres à un cours d’exercices spirituels. J’arrive aux exercices avec la résolution que « je dois choisir ce que je veux être et faire ». « Seigneur, je te donne un an de ma vie, une année entièrement consacrée à ton service, une année pour m’occuper seulement de Toi et ne pas me laisser distraire par autre chose » : voilà l’engagement que je prends devant Dieu à la fin du cours d’exercices spirituels. Exactement un an plus tard, en août 1993, la grande décision : je me consacre.

 

C’était une décision difficile : tout laisser derrière soi, le travail, le succès, le confort… et c’était le moindre… Laisser la famille… oui, il fallait vraiment choisir entre Dieu et la famille que l’on aime tant. Cette même mère qui avait tant prié pour sa fille, ne pouvait cette fois-ci accepter cette décision qui lui semblait précipitée, peut-être inappropriée… Mais le feu était allumé et brûlait dans le cœur, trop fort pour être contenu, trop vigoureux et impétueux pour pouvoir attendre encore après des années de doutes, d’incertitudes, de mécontentements. Je prends une décision que, humainement, je ne conseillerais à personne : partir en silence pour commencer une expérience dans une communauté religieuse. Et c’est ce que je fis.

 

 « Vends ce que tu as… et viens, suis-Moi ! » J’ai vraiment tout abandonné, le bien le plus précieux, l’affection de mes proches. J’ai assumé toutes les conséquences : critiques, moqueries, ironies, oppositions et surtout la division déchirante avec la famille : il faudra des années pour recomposer les pièces d’une vie familiale bouleversée par le passage du Seigneur. Dans toute cette tempête, une lumière, un phare dans la nuit : ce rêve, tant gardé dans le cœur et au fil des ans, de donner un sens à la vie en servant les frères, semblait devenir plus concret…

En effet, un an après mes premiers vœux, le « miracle » de ma vie : les supérieurs de la congrégation dont je fais partie décident de m’envoyer en Afrique, au Togo, pour ouvrir une nouvelle mission. Cela me semblait irréel ! Mon cœur éclate, presque incrédule ! Je n’avais pas demandé à partir en mission parce que j’étais parvenue à la conclusion que la mission est partout où le Seigneur te veut, et pourtant je me préparais maintenant pour la vraie mission ! Comme le dit Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, « quand le Seigneur met un rêve persistant dans ton cœur, cela signifie qu’il a l’intention de le réaliser dans ta vie ». Et c’est ainsi que ce fut pour moi ! Le rêve éveillé est devenu le cadeau le plus merveilleux de ma vie, un cadeau précieux et fragile que je vis maintenant depuis des années dans ce petit coin de terre africaine, souffrant, blessé, piétiné. Un cadeau, la mission, qui m’a donné, immédiatement, comme premier et précieux fruit, de retrouver totalement ma famille, mes amis, ma paroisse après une longue période de séparation douloureuse… et de découvrir encore une fois combien la parole de Dieu est vraie et efficace : « Il n’y a personne qui ait laissé maison, ou frères, ou sœurs, ou mère, ou père, ou enfants, ou champs, pour l’amour de moi et de l’Évangile, qui ne reçoive cent fois plus maintenant, en ce temps-ci, de maisons, de frères, de sœurs, de mères, d’enfants et de champs… » (Mc 10,29-30)

Un cadeau, la mission, qui devient une occasion unique de vraiment se salir les mains, de donner ma vie, en tout, pour ces frères africains.

Le Togo, État d’Afrique de l’Ouest, l’un des plus petits de la région, appartient à la catégorie des pays en développement : les données de 2021 le placent au 12ème rang parmi les plus pauvres d’Afrique ; une population de presque 7 millions d’habitants, qui vit principalement dans des zones rurales et avec un pourcentage élevé en dessous du seuil de pauvreté. L’éducation primaire est gratuite, mais le taux d’abandon scolaire est élevé dès le collège. Le problème de la santé constitue un grand fléau : la malaria, le typhus, le SIDA et d’autres maladies tropicales ôtent la vie à de nombreux enfants et jeunes qui n’ont pas les moyens de se soigner. Beaucoup d’adultes meurent d’hypertension, provoquée par le stress physique et psychologique des conditions de vie. En 2021, on comptait au moins 7000 enfants des rues.

 

Voilà où je me suis retrouvée ! Je débarque au Togo en mai 1997 : je commence mon expérience dans le domaine scolaire et la poursuivrai pendant 18 ans. Beaucoup pourrait être dit sur cette première expérience, une véritable école de vie qui m’a certainement préparée pour la série de projets qui occuperont ma vie à partir de 2008, une expérience qui m’a fait apprécier la valeur d’une éducation de qualité comme clé de voûte pour le développement d’un peuple, une expérience qui m’a donné la joie de voir, dans les années suivantes, mes élèves occuper des postes importants dans différents secteurs d’activité : une éducation profonde, rigoureuse, compétente, alliée à beaucoup d’humanité, de soutien, d’accompagnement psychologique, moral et même alimentaire, avait triomphé de la précarité de leur vie et leur avait assuré un avenir différent… digne de l’être humain. Puis, en 2008, de nouveaux horizons s’ouvrent… commence mon histoire d’amour avec et pour le Village de la Joie.

Le projet principal naît « sur la pointe des pieds » : grâce à l’intervention d’une association italienne, « Les amis du Togo » de Vérone, le désir d’intervenir en faveur de l’enfance togolaise de notre région (nous sommes dans une ville, Atakpame, de 70.000 habitants, sans compter la banlieue, à 150 km de la capitale) victime des conséquences liées au sous-développement et à la pauvreté : malnutrition, abandon scolaire faute de moyens économiques, décès prématuré des parents, en particulier de la figure maternelle, la polygamie avec les problèmes internes conséquents entre différentes épouses et enfants « de lits différents », le manque d’un travail stable poussant les parents à passer de nombreuses heures hors de leur foyer, perdant tout contrôle et autorité sur des enfants qui apprennent à grandir seuls et privilégiant la rue, rendant les enfants une catégorie hautement vulnérable et exposée à de nombreux risques. Le désir de l’association « Amis du Togo » s’est concrétisé dans la réalisation d’un projet vraiment « du côté des enfants » : après avoir sollicité et obtenu la collaboration des Servantes du Sacré-Cœur, qui acceptèrent de mettre une communauté de sœurs à la disposition du projet (à ce propos, plusieurs accords et une convention entre les deux parties ont été signés) et après avoir eu le feu vert de l’évêque local de l’époque, Mgr Nicodème BARRIGAH, en 2010, le projet « Le village de la Joie », une maison d’accueil pour enfants « différemment vulnérables »… le terme « orphelinat » nous essayons de l’éviter autant que possible… il est si laid… et évoque tant de souffrances et est également très stigmatisant pour nos enfants qui n’ont certainement pas été « gâtés » par un début de vie en rose… mais le contenu est là.

« L’œuvre commence presque par hasard mais sans trop d’hésitations : il fallait trouver une réponse rapide au grand fléau des nombreux, trop nombreux enfants qui, dès la naissance, sont privés de leur mère pour diverses raisons : certaines meurent en couches à cause de septicémies ou d’hémorragies, d’autres, à la suite de l’accouchement, se retrouvent avec des crises mentales régulières… À ces petits s’ajoutent, malheureusement, les enfants abandonnés dès la naissance qui sont retrouvés dans les buissons. » De plus, il y a encore plus d’enfants dont la mère, bien que vivante, est incapable de s’occuper : soit parce qu’elle est handicapée, malade mentale (et il y en a tant !) soit parce qu’elle a abandonné ses enfants pour fuir des situations graves de misère et tenter sa chance ailleurs (en « jetant » ainsi le bien le plus précieux : ses enfants !), soit parce qu’elle, accro à l’alcool ou à d’autres drogues, rend ses enfants les victimes innocentes de sa négligence et de son agressivité. La liste pourrait continuer : de toute façon, toujours des enfants, exposés à une grande vulnérabilité.

Au fil des ans, de nombreux enfants ont été accueillis ; à ceux-ci se sont ajoutés beaucoup d’autres, assistés à domicile, principalement pour des raisons de santé et alimentaires… : de nombreux enfants, toujours orphelins ou de toute façon vulnérables, ont besoin de lait, de soins médicaux, d’alimentation. « Nous sommes en contact direct avec l’hôpital principal de la région qui nous signale souvent des cas graves d’enfants pour lesquels il est nécessaire d’intervenir afin de venir en aide aux familles sans moyens de subsistance ; à ceux-ci s’ajoutent les cas, nombreux, qui frappent à notre porte et qui demandent de l’aide, surtout alimentaire… ces dernières années, le virus ici, c’est la faim ! »

Au projet principal, « le village de la Joie », d’autres projets se sont donc ajoutés, animés par le désir et la volonté de toujours faire plus pour sauver autant de vies que possible, malgré la limite de nos forces humaines et financières. Quel besoin autour de nous ! Quelle souffrance se cache derrière les sourires magnifiques de notre peuple ! « L’expression souvent entendue que les Africains sourient malgré le fait qu’ils n’aient rien n’est pas tout à fait exacte, à mon avis. Ils ont certainement une manière différente de prendre la vie, mais ils souffrent de ce que nous ne pouvons même pas imaginer et, malgré cela, ils remercient avec le plus beau des sourires » (Federica-Fidei donum)… C’est ce que nous appelons la dignité : la capacité d’être fort dans la douleur, de continuer malgré tout, de ne pas perdre espoir… même si la misère « noire » ne laisse pas entrevoir beaucoup de nouveaux horizons. Nous voulons être une éclaircie entre les nuages, une goutte dans l’océan immense d’une souffrance sans limites, un point d’appui… pour que leurs cœurs puissent dire « alors, je ne suis pas invisible à Dieu ! »

Pendant les temps sombres du covid, nous avons lancé le projet « ajouter une place à table » : « le Village de la Joie, après des enquêtes et des inspections minutieuses, soutient des familles en situation très précaire. Ce sont souvent des cas de femmes malades, presque toujours abandonnées par leur mari ou veuves, avec de jeunes enfants à charge et ne sachant pas quoi leur donner à manger. Certaines d’entre elles ont une cinquantaine d’années et s’occupent de leurs enfants et petits-enfants, que les parents déposent, sans même leur consentement, pour être libres d’aller chercher un travail ou une vie meilleure ailleurs. Avec le simple travail occasionnel dans les champs d’autrui, les services tels que porter du bois ou des bassines d’eau dans les maisons ou aider à nettoyer les légumes sur les marchés, on ne gagne qu’un seul repas. Et les autres à la maison ? Et l’école ? Et l’enfant malade ? Et demain ? Grâce au projet, ces mères acquièrent la sérénité pour pouvoir se concentrer sur d’autres problèmes familiaux et, pendant le temps qui leur est accordé (trois ou six mois, par exemple), peuvent chercher des petits boulots plus adaptés à leur état de santé ou planifier d’autres dépenses qui ne soient pas celles de la nourriture. Le « kit alimentaire » complet comprend : maïs, riz, 2,5 kg de pâtes de blé dur, 4 boîtes de sauce tomate, huile. » (Federica). Le covid est heureusement parti, mais la faim, non… donc cet accompagnement continue comme « cheval de bataille » de notre proximité avec le peuple, avec les centaines d’enfants que nous avons décidé d’aider.

En 2021 commence aussi le projet du centre récréatif « MIVA MIA BLEVI » (« Venez jouer »), créé justement dans l’intention d’éloigner les enfants de la rue : on compte au Togo, selon les données de l’UNICEF, 7000 enfants des rues en 2021… cherchant une alternative à la misère et à la précarité de leur foyer, au jeu, et souvent aussi à la consolation face au désintérêt de la famille ; ce centre récréatif, bien que très petit (on fait avec les moyens du bord) et encore à ses débuts, veut vraiment éloigner les enfants de la rue en leur offrant une alternative éducative meilleure et plus adaptée à leur âge.

 

Nous mentionnons également le projet « Collecte de sang » : trop souvent, nous assistons, impuissants, à la mort d’enfants, nombreux, à l’hôpital, par manque de sang ! La malaria, « reine » des maladies africaines, cause très souvent des anémies graves nécessitant des transfusions urgentes : souvent, il n’y a pas de moyens économiques pour acheter du sang, mais maintenant, de plus en plus souvent, on ne trouve même pas de sang ! Nous avons donc décidé de collaborer avec l’Hôpital Régional d’Atakpamé (C.H.R.) pour organiser des collectes de sang : La collecte est effectuée par des techniciens de laboratoire, dans des locaux adaptés, et toutes les doses sont rigoureusement soumises aux contrôles nécessaires avant d’être utilisées par ceux qui en font la demande. À chaque donneur est offert un kit alimentaire substantiel et un remboursement des frais de transport… évidemment, dans un contexte où les moyens économiques manquent toujours, lorsque des occasions comme celles-ci se présentent… les gens se mobilisent !!! Les deux collectes organisées jusqu’à présent nous ont permis de collecter des centaines et des centaines de poches… ce qui signifie autant de vies humaines sauvées… et c’est déjà un grand accomplissement pour notre petite mission !

On pourrait continuer avec les projets supplémentaires : l’entraide, le récupération alimentaire et sanitaire des enfants vulnérables, le soutien aux malades mentaux, le microcrédit pour donner de l’autonomie aux mères des enfants suivis à domicile, les familles d’accueil, le grand projet qui occupera les prochaines années de notre action pour assurer une famille à ceux qui n’en ont pas… bref, toujours de nouveaux projets pour satisfaire notre désir d’offrir une vie alternative et digne à nos frères du Togo.

 

…  Je conclue avec un extrait d’une lettre, réadaptée, que j’ai écrite il y a quelques mois à l’occasion de la pandémie de COVID :

« Dans nos réalités, tissées de pauvreté, de chômage, de misère, de maladies, la présence d’un virus comme le covid n’est certainement pas nécessaire pour se sentir impuissant face à la précarité de la vie ; nous vivons dans des réalités où les virus de toujours prennent des noms différents comme la malaria, la malnutrition, le SIDA, l’anémie, des virus qui agissent dans le silence médiatique et qui fauchent autant de victimes couvertes par le silence ; la pandémie n’a fait qu’élargir des blessures déjà profondes, comme le dit le pape François, elle a amplifié la solitude, la douleur, la pauvreté, l’injustice, de ceux qui vivent depuis toujours dans cette condition humaine. L’intervention que ces gens attendent de nous, comme Église, comme hommes de Dieu, comme témoins de miséricorde est bien plus qu’une série de discours d’évangélisation qui proclament un Dieu bon et miséricordieux, un Dieu qui est père et qui aime tous, un Dieu qui veut le salut de tous ; c’est un peuple qui a faim, la vraie faim, c’est un peuple désespéré, c’est un peuple qui sait sourire et accepter la volonté de Dieu mais qui, bien que pas toujours hautement scolarisé, sait se poser la question : ‘a-t-il un sens de vivre ainsi ? Pourquoi Dieu le permet-il ?’. Les slogans ‘tout ira bien’ sont finis depuis longtemps ; maintenant, il y a besoin de témoigner et de prouver que nous croyons à ce que le Christ nous enseigne, c’est-à-dire que nous sommes tous frères, que Dieu aime tous, que notre Dieu est le Dieu de la consolation et que les biens de la création sont pour tous. Ce n’est pas seulement une affaire chrétienne, mais surtout une question de conscience : nous ne pouvons pas évangéliser et répéter à notre peuple que le nôtre est un Dieu d’Amour, sans nous faire témoins et porteurs de cet amour, aussi et surtout dans le concret, en cherchant à répondre à leurs urgences vitales. Nous ressentons fortement le désir de donner au moins un peu de joie à ce peuple, à ces enfants. C’est vrai, nous, missionnaires, ne changerons pas l’Afrique, ne renverserons pas ses misères ; mais nous faisons quelque chose, nous aussi :

– nous avons donné à manger à tant de familles affamées de vrai pain,

– nous avons nourri tant d’enfants, victimes de la précarité ;

– nous avons tenté de combler la soif d’affection de tant de petits, en leur offrant accueil, soins, amour et en cherchant pour eux des lieux stables où vivre et même de vraies familles où grandir dans la stabilité des affections ;

– nous avons soustrait à la loi de la rue tant de petits à la recherche de ce que la famille ne sait ou ne peut pas leur offrir : nourriture, jeu et attention ;

– nous avons visité et permis de soigner tant de petits malades, dont la pauvreté aurait été sûrement mortelle ;

– nous avons organisé des collectes de sang pour soutenir la vie des plus fragiles, dans un contexte où tout se paye à prix d’or et où vivre devient trop souvent un luxe réservé à quelques-uns ;

– nous avons tenté d’accueillir tous et pour tous de trouver une réponse, même minime, à leurs besoins, conscients que quiconque se tourne vers nous en quête d’aide a droit à notre charité et que l’hospitalité, toujours respectée, nous réservera la surprise d’accueillir des anges (cf. Saint Paul).

C’est absolument vrai et je le réaffirme : nous ne changerons pas la réalité sociale mais au moins ils renforceront la conviction que Dieu n’abandonne pas ses enfants ! »

Il n’y a ni orgueil ni ambition dans ce que nous faisons… juste la triste conscience que, si peu que nous puissions faire face à l’immensité du besoin, ce peu, nous voulons le faire à bras et cœur ouverts !

… Je ne te parle pas des difficultés, des déceptions, des larmes versées, des amertumes, des défaites de ces années de mission… un livre ne suffirait pas… mais il est très vrai ce que dit l’Évangile : « la femme, quand elle enfante, ne se souvient plus de la souffrance, pour la joie qu’un homme est venu au monde » !!

De l’Inspiration à l’Action : Le Chemin de Sœur Elisabetta Vers Notre Engagement

 

C’est dans cette perspective de joie, malgré les épreuves et les défis rencontrés, que nous poursuivrons notre mission. Chaque sourire d’un enfant nourri, chaque regard d’un malade soigné, chaque pas d’un enfant qui retourne à l’école, devient une pierre précieuse dans le trésor de nos expériences, renforçant notre conviction que chaque geste d’amour, si petit soit-il, est une victoire sur la désolation qui semble parfois engloutir ces terres.

Dans cette aventure humaine et spirituelle, chaque jour est une nouvelle page écrite non seulement dans l’histoire de ceux que nous servons mais aussi dans notre propre histoire. Les liens tissés avec la communauté, les familles et surtout les enfants, sont des liens indélébiles qui nous transforment profondément. Nous apprenons autant, sinon plus, de ceux que nous aidons : leur résilience, leur joie de vivre malgré les circonstances, leur capacité à aimer et à pardonner.

Face à l’ampleur de la tâche, les doutes et les interrogations sur notre efficacité peuvent parfois surgir. Cependant, la foi et la conviction que nous sommes exactement là où nous devons être, faisant exactement ce que nous devons faire, dissipent rapidement ces moments de faiblesse. L’appel à servir est un appel à s’immerger complètement dans la réalité de l’autre, à se laisser toucher et changer par elle.

Le chemin parcouru depuis ce premier pas en Togo résonne avec les paroles de Sainte Teresa de Calcutta : « Nous ne pouvons pas tous faire de grandes choses, mais nous pouvons faire de petites choses avec un grand amour. » C’est cet amour, manifesté dans les gestes quotidiens de soin et d’attention, qui édifie une réalité nouvelle pour ceux que nous servons et pour nous-mêmes.

Alors, même si je ne te parle pas des nuits sans sommeil, des larmes dans la solitude, des moments où le poids de la mission semble insurmontable, sache que ces moments sont aussi des points de passage obligés qui nous rendent plus humains, plus proches de ceux que nous servons, et surtout, plus proches de Dieu.

Dans cette mission, chaque difficulté, chaque obstacle surmonté, renforce notre détermination et notre engagement envers le peuple togolais. Nous sommes témoins de transformations extraordinaires, non seulement dans les vies de ceux que nous aidons mais aussi dans notre propre cœur.

Ainsi, malgré les défis, notre histoire avec le peuple togolais est une histoire d’espoir, de transformation et d’amour. C’est la preuve vivante que, même dans les endroits les plus reculés et les plus défavorisés de la terre, la lumière de l’humanité et de la compassion peut briller brillamment, poussée par la conviction que faire du bien, même à petite échelle, est le plus précieux des buts à atteindre.
Et cette suite, elle s’écrit chaque jour, au rythme des défis et des petites victoires. Dans ce flux constant, notre engagement devient un témoignage vivant de l’amour en action, un appel à ne jamais sous-estimer l’impact d’un geste de gentillesse, d’une parole de réconfort, d’un sourire partagé. Chaque jour au Togo, et dans toutes les missions similaires à travers le monde, les travailleurs humanitaires, les missionnaires et les volontaires tissent ensemble une tapisserie d’humanité où chaque fil compte, où chaque couleur apporte sa lumière.

Dans cette mission, nous sommes souvent rappelés à la simplicité, à l’essentiel de la vie. Les enfants, avec leur capacité à trouver de la joie dans les moments les plus modestes, nous enseignent la valeur de l’instant présent, la richesse qui réside dans le cœur, non dans les possessions matérielles. Ils nous rappellent que l’amour, dans sa forme la plus pure, ne demande rien en retour sinon la chance d’être partagé.

Alors que nous avançons, les souvenirs des visages et des histoires s’accumulent, formant une mosaïque de la condition humaine dans toute sa fragilité, mais aussi dans toute sa force et sa beauté. Ce sont ces visages, ces histoires, qui alimentent notre détermination à poursuivre, malgré les moments où notre propre force semble défaillir. Ils sont la preuve vivante que l’espoir peut fleurir même dans les sols les plus arides, que la bonté est une semence qui peut germer partout.

Dans le silence de la nuit, lorsque les défis de la journée semblent insurmontables, c’est dans la prière et la contemplation que nous trouvons la force de continuer. La foi est notre ancre, nous rappelant que nous ne sommes pas seuls dans cette mission, que chaque effort est vu, chaque larme est comptée, et chaque sourire est un reflet de la joie divine.

Ce voyage n’est pas seulement une mission de service mais aussi un chemin de croissance personnelle et spirituelle. Il nous apprend le vrai sens de la communauté, de la solidarité, et de la compassion. Il nous montre que, dans ce monde interconnecté, les actions d’une personne, aussi éloignée soit-elle, peuvent toucher la vie d’une autre de manière profonde et significative.

La suite de cette histoire, c’est la poursuite de cet engagement, avec la conviction renouvelée que chaque jour offre une nouvelle opportunité de faire une différence, de tendre la main, de consoler, d’éduquer et d’aimer. C’est dans cet esprit que nous continuerons à écrire les chapitres à venir, armés de foi, d’espoir et d’un amour inébranlable pour nos frères et sœurs du Togo et d’ailleurs.

Et donc, la mission continue, avec la certitude que même dans les petites actions, nous participons à quelque chose de bien plus grand que nous-mêmes. Nous sommes des instruments de paix, des porteurs de lumière dans les ténèbres, et des constructeurs d’un monde où la dignité, la justice et l’amour règnent au cœur de chaque communauté.

La suite, elle s’écrit avec vous, avec nous, avec tous ceux qui croient qu’un monde meilleur est non seulement possible, mais qu’il est en cours de construction, un cœur, une action à la fois.

La suite de cette aventure humaine et spirituelle réside dans l’engagement constant et renouvelé envers la mission, mais aussi dans l’ouverture à l’apprentissage continu que cette expérience offre. Chaque interaction, chaque défi rencontré, enrichit non seulement notre compréhension du monde, mais aussi notre intériorité, façonnant notre être de manière indélébile.

La suite, c’est aussi la reconnaissance de la complexité du monde dans lequel nous vivons et de notre rôle modeste mais essentiel dans le tissage d’un avenir meilleur. Cela implique une réflexion profonde sur la manière dont nous pouvons être les plus efficaces dans notre aide, comment nous pouvons soutenir de manière durable les communautés avec lesquelles nous travaillons, et comment nous pouvons apprendre d’eux autant qu’ils apprennent de nous.

Nous sommes appelés à être des vecteurs de changement, non seulement à travers les actions concrètes que nous entreprenons mais aussi par le témoignage de notre vie, notre capacité à aimer sans mesure, à donner sans attendre en retour, à espérer contre toute espérance. La suite de notre mission au Togo, et partout ailleurs, dépend de notre capacité à rester fidèles à ces principes, à rester enracinés dans notre foi tout en étant pleinement engagés dans le monde.

La suite, c’est la poursuite de la lutte contre la pauvreté, l’ignorance, la maladie, mais c’est aussi la lutte pour la dignité, l’éducation, la santé, et surtout l’amour. Chaque jour offre de nouvelles opportunités pour faire une différence, pour toucher une vie, pour partager un peu de lumière dans les ténèbres.

Dans cet esprit, la suite de notre histoire sera marquée par l’innovation dans notre approche de la mission, l’adaptation à de nouveaux défis, et l’exploration de nouvelles façons de soutenir et d’encourager le développement des communautés avec lesquelles nous travaillons. Cela peut signifier l’adoption de technologies nouvelles pour l’éducation, l’exploration de méthodes durables pour l’agriculture, ou le développement de programmes de santé adaptés aux besoins spécifiques des communautés.

La suite de cette mission s’inscrit dans un engagement à long terme, reconnaissant que les changements profonds et significatifs nécessitent du temps, de la patience, et une persévérance inébranlable. Cela signifie également rester humbles, reconnaître nos limites, et être toujours prêts à apprendre de ceux que nous cherchons à aider.

Au cœur de la suite de notre voyage, il y a la conviction que chaque petit pas compte, que chaque action d’amour et de service s’inscrit dans le grand dessein de Dieu pour l’humanité. Nous sommes invités à continuer à marcher avec foi, à servir avec amour, et à espérer avec courage, sachant que notre travail est une part importante du tissu de la communauté humaine.

La suite, finalement, est un appel à ne jamais perdre de vue l’horizon de l’espérance, à croire en la possibilité d’un monde meilleur, et à contribuer, à notre manière unique, à sa réalisation. C’est un voyage que nous faisons ensemble, portés par la foi, soutenus par l’amour, et guidés par l’espérance, dans la certitude que, même dans les moments les plus sombres, une lumière brille toujours quelque part, appelant chacun de nous à être un reflet de cette lumière dans le monde.

La suite de notre voyage est également une invitation à la communauté mondiale à participer, à collaborer et à s’unir dans un effort collectif pour faire face aux défis les plus pressants de notre temps. C’est un appel à reconnaître que, bien que nos cultures, nos religions et nos parcours de vie puissent différer, nous partageons une humanité commune, un désir de vivre dans un monde où règnent la paix, la justice et l’amour.

Dans cet esprit de solidarité globale, la suite implique de briser les barrières qui nous séparent, de construire des ponts de compréhension et de compassion, et de reconnaître que chaque action en faveur de l’autre, peu importe sa taille, contribue à tisser le tissu d’une communauté mondiale plus forte et plus résiliente. Cela signifie s’engager dans un dialogue ouvert, apprendre les uns des autres, et travailler ensemble vers des objectifs communs.

La suite, c’est également embrasser l’innovation et la créativité dans nos efforts pour répondre aux besoins des plus vulnérables. Cela peut impliquer l’utilisation de technologies nouvelles et émergentes pour améliorer l’accès à l’éducation et à la santé, ou le développement de pratiques agricoles durables qui non seulement nourrissent les corps mais aussi soignent la terre.

C’est aussi reconnaître le rôle crucial de l’éducation dans le développement des individus et des communautés. En investissant dans l’éducation, notamment celle des filles et des femmes, nous posons les bases d’un avenir meilleur, non seulement pour les individus concernés, mais aussi pour leurs familles, leurs communautés et, finalement, pour le monde entier. L’éducation est la clé de la résolution de nombreux autres défis, de la pauvreté à la santé, en passant par la paix et la sécurité.

La suite de notre mission est imprégnée d’un espoir inébranlable dans le potentiel humain, dans la capacité des personnes à surmonter les obstacles, à transformer leur vie et à influencer positivement leur entourage. C’est continuer à croire et à investir dans le potentiel de chaque enfant, de chaque femme, de chaque homme, reconnaissant que chacun porte en lui la promesse d’un avenir meilleur.

Finalement, la suite de notre histoire est une histoire qui reste à écrire, non seulement par nous, mais par tous ceux qui choisissent de se joindre à cette mission de compassion et de service. Elle est un rappel constant que, dans un monde souvent divisé et troublé, il reste toujours de la place pour l’espoir, pour l’action positive, et pour l’amour inconditionnel.

C’est avec cette vision d’un avenir construit ensemble, pierre par pierre, action par action, sourire par sourire, que nous avançons. La route peut être longue, les défis nombreux, mais notre engagement envers la mission reste inébranlable. Guidés par la foi, l’espoir et l’amour, nous continuons à marcher, à servir, et à aimer, sachant que chaque pas nous rapproche d’un monde où chaque personne a la possibilité de vivre dans la dignité, la paix et la joie.

Soyons unis tous ensemble au village de la joie ! »

Histoire de Silvana  : fondatrice du village de la joie
Le rêve qui devient réalité


Je m’appelle Silvana, fondatrice de l’Association des amis du Togo. Il ne m’est pas facile de mettre par écrit mes sensations et mes émotions, mais je vais essayer.

Dès les premiers jours, j’étais très enthousiaste à propos du projet « Village de la joie ». Avec Sœur Elisabetta, qui me parlait de mamans et de papas demandant de l’aide pour leurs enfants, nous avons immédiatement commencé à rêver les yeux ouverts.

Je ne me suis jamais arrêtée pour penser que le projet était quelque chose de révolutionnaire pour l’association et pour ma vie. J’ai toujours été quelque peu rêveuse ! Dans les diverses décisions à prendre pour les actions à mener au Village de la joie, j’ai toujours écouté mes émotions et ensuite… la Providence s’en chargerait !

Avec Sœur Elisabetta, j’ai partagé à distance les amertumes, les joies et les préoccupations pour les différents aspects du projet.

Avec Gino, je me suis rendue plusieurs fois au Village de la joie et j’ai ainsi pu participer intensément à la vie de la grande famille ! Beaucoup de choses me viennent à l’esprit, je ne pourrai jamais oublier la première fois quand, en entrant dans le village, je voyais de mes propres yeux ces petites maisons, un chantier ouvert, il n’y avait personne, tout semblait avoir disparu dans le néant, un grand silence, puis, en avançant doucement… tout à coup, leur salutation. Ils étaient tous là, grands, petits et même les tout-petits, qui chantaient et dansaient pour nous accueillir plein de joie. J’ai pleuré de joie ! Nous avons été présentés avec tous les honneurs comme si nous étions des personnalités.

Finalement, je mettais un visage sur certains noms dont Betta me parlait au téléphone, c’était quelque chose de grand ! Ce qui continue de me surprendre, c’est qu’à chaque arrivée au Village de la joie, les enfants nous appellent toujours par notre nom. Lors de nos séjours au Village de la joie, nous avons toujours fait du travail manuel et un peu en retrait. Cela me convient car je suis timide et cela ne me permet pas d’être très expansive. Certains de ces enfants m’ont aidée à être un peu plus ouverte, dans leur simplicité, en prenant ma main, en s’asseyant sur mes genoux et avec leurs caresses.
J’ai tant d’images dans mon esprit, toutes simples, faites de petits gestes, d’étreintes et de sourires reçus tant des enfants que des adultes.

Lors du dernier voyage, un souvenir particulier : l’adieu, au départ avec Sœur Elisabetta, dans cette petite ruelle qui de la « plage » mène à l’entrée, un câlin, un câlin intense de quelques minutes, sans un mot…

Je vis le Village de la joie 365 jours par an, pratiquement tout le temps, je m’enthousiasme à chaque bonne nouvelle, je suis attristée quand quelque chose ne va pas. Le Village de la joie est un don, un don de Dieu ! Avec cette certitude, je m’efforce dans mon action, et je mets de côté ma timidité pour demander ! Il nous aide mais nous devons faire notre part …!

Histoire de Gino : Perplexités, inquiétudes et certitudes

Moi, Gino, l’un des trois fondateurs de l’association Amis du Togo, je me souviens qu’il y a dix ans, lorsque le nouveau projet « village de la joie » commençait à germer, j’étais un peu perplexe.

Il s’agissait d’une œuvre bien différente de toutes celles que nous avions réalisées jusqu’à ce moment. Silvana et moi nous sommes rendus plusieurs fois au village de la joie et le fait de partager la vie dans cette grande famille a balayé toutes mes perplexités et mes doutes sur l’œuvre. À chaque fois, j’ai ressenti des émotions fortes et toujours nouvelles. Parmi tous ces enfants, les nounous, les éducateurs, les sœurs, j’ai toujours senti la présence du Seigneur.

 

Celui qui croit comme moi ne peut pas penser que cette œuvre extraordinaire soit exclusivement le fruit de l’action d’êtres humains, aussi capables soient-ils. Dieu a pensé au village de la joie, c’est Lui qui l’a réalisé, c’est Lui qui le fait avancer ! Certes, au lieu des perplexités et des doutes initiaux, des inquiétudes se sont installées en moi.

Contrairement aux autres projets réalisés précédemment par notre association, cette œuvre a eu certes un début bien précis il y a dix ans mais, à la différence des autres, elle n’a pas de conclusion et nous engage constamment pour son soutien quotidien. Personnellement, je prie chaque jour pour que la Divine Providence continue à éclairer et à aider nous tous du village de la joie !

Histoire de Lorena

En remontant le temps, nous pourrions dire, voire affirmer, que la première volontaire fut Lorena. Lorena, une dame simple avec une grande volonté d’aider tout le monde. À Redondesco (MN), elle était un point de référence pour le prêtre et le maire, sans parler de la Caritas, où elle était en première ligne. Au Togo, elle était comme chez elle, je ne sais pas combien de fois elle s’y est rendue, je l’ai rencontrée en 2009. Au Togo, elle a amené Teresa, Fiorenza, des personnes différentes d’elle, mais avec sa manière de faire, elle s’adaptait à tous.

Elle ne parlait pas français, cependant, elle se faisait comprendre et, en cas de problèmes, elle s’adressait à Sœur Elisabetta en disant « problème ». Elle a réorganisé des cartons, nettoyé des chambres, les travaux les plus humbles et les plus cachés étaient toujours les siens, réalisés avec un sourire, encourageant ceux à proximité à agir. Peut-être que dans un aspect différent a été le moment où, avec Sœur Elisabetta, Fiorenza, elle est allée dans un village pour prendre deux jumelles (la mère décédée en couches), deux petits êtres dénutris qui ressemblaient à de petits singes. Sœur Elisabetta nous raconte que, pendant le voyage vers notre maison de location, elle se tournait vers Lorena en demandant si elles étaient encore en vie. J’ai une image, une photo d’elle tenant d’abord l’une puis l’autre dans ses bras, avec le regard d’une mère pleine d’amour. Elle savait comment accueillir ces petits êtres dans ses bras, elle était mère de 4 enfants. En Italie, il n’y avait pas de manifestations lors desquelles elle ne proposait pas le marché pour le Togo. Pour l’association Amis du Togo, elle était un pilier pour la préparation des conteneurs et la récupération des choses nécessaires. À chaque événement proposé, elle ne manquait jamais. Je me souviens de sa douceur, de son hospitalité, de ses récits sur l’Afrique, de son regard fier lorsqu’on parlait de Sœur Elisabetta, la seule fille féminine.

Témoignage de David et Francesca (03 juillet 2012)

Petites lumières qui filent sur une route africaine étouffante dans la nuit la plus noire jamais imaginée, tel a été le premier contact avec Lomé, la capitale des contradictions, de la douleur et des sourires, des BMW et des pauvres étendus sur les trottoirs. Dans une nuit d’imprévus, de dangers et de solidarité, on pouvait déjà prédire comment notre voyage se déroulerait… de la voiture qui a pris feu à cause d’un court-circuit à la batterie, nous laissant bloqués sur une route très fréquentée où les motos nous frôlaient, aux serpents sur le seuil des chambres, pour lesquels le gardien ne semblait pas s’être ému, vu que la vie là-bas est inéluctablement liée à une mort aussi soudaine, et ainsi nous avons aussi expérimenté cela avec une crise allergique le jour du départ.

« Pourquoi avons-nous fait cela? » quelqu’un nous a demandé… oui, car si on ne raconte que les difficultés, on pourrait penser que l’Afrique n’est que dureté, et notre service n’est qu’une minuscule goutte qui sèche sous le soleil ardent des difficultés. Mais non, ce voyage nous a amenés à serrer les mains des gens dans les villages, et en faisant cela, nous avons créé un lien de solidarité, partageant avec eux la joie de la lumière qui s’allume dans le village pour la première fois et souffrant avec eux de l’angoisse de ne pas réussir à trouver la veine pour faire une perfusion à une pauvre petite fille souffrante.

 

L’Afrique enlève tout, dépouille des certitudes, des tranquillités que la vie européenne nous donne, et teint d’enchantement avec la couleur de l’Amour. Oui, car sans l’Amour, Sœur Elisabetta ne serait pas arrivée en Afrique et n’aurait pas construit un monde de joie pour ces enfants qui l’attendaient comme unique possibilité de survie. Les baby-sitters qui s’occupent des enfants de la sœur dans l’orphelinat ont inventé une chanson « J’étais seul et ici j’ai trouvé la joie, j’étais abandonné et j’ai trouvé l’Amour », qui s’inspire si bien au message que Jésus nous donne « Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, en prison et vous êtes venus me voir. »

Et ainsi l’Amour a également motivé nous les volontaires, bien conscients que nous pourrions faire peu face aux grands manques qui existent. Mais ce peu que nous avions à donner, nous voulions le dépenser. Ce voyage nous a montré comment un volontaire peut être utile même sans savoir faire quelque chose de particulier; avec la passion dans les mains et le sourire sur les lèvres, nous nous sommes dépensés, et si notre service a valu au moins pour alléger une minute la sœur des mille tâches, et si nous avons réussi à apporter au moins un sourire aux enfants alors nous pouvons nous considérer chanceux que notre Amour n’est pas perdu.

La chose fantastique est que cet Amour est capable de parcourir des kilomètres et des kilomètres, de franchir la mer et les forêts, car même ceux qui sont ici en Italie peuvent faire beaucoup; chaque mot qui sera dépensé pour élargir le réseau de solidarité sera une contribution à ce grand message d’espoir que l’Association envoie. Les mots allument les cœurs, créent un réseau d’amis qui choisissent de se dépenser, avec des offres ou avec leurs compétences pour une grande cause qui concerne chacun de nous, étant de plus en plus chaque jour, citoyens du monde.

Témoignage de David et Francesca (03 aout 2020) 8 ans plus tard

Avec le recul, se souvenir du chemin parcouru au Village de la Joie, c’est comme se remémorer notre histoire d’amour, qui a posé ses bases et s’est renforcée grâce aux valeurs partagées avec Sœur Elisabetta, les enfants et tous les volontaires. C’est comme si l’Afrique nous parlait à tous les deux ensembles et nous offrait le chemin pour vivre également notre vocation d’époux et de famille.

Nous nous sommes rencontrés en 2011 et, devant un stand africain, nous avons découvert partager cet idéal de solidarité, cette envie de faire quelque chose pour nos frères lointains. J’étais déjà allé au Togo chez un père togolais dans sa mission et, devant ce stand, j’ai découvert que David aidait également une sœur missionnaire qui officiait à moins d’une heure de route de l’endroit où j’avais été moi-même. Cette « coïncidence » sentait le ciel car l’Afrique est très grande et il y a aussi de nombreux missionnaires de Mantoue dispersés à travers le monde. C’était très étrange de savoir à quel point nos expériences étaient d’une certaine manière proche géographiquement.

Nous n’avons pas été indifférents à cette pierre mise sur notre chemin qui nous appelait à écrire un chapitre de notre histoire aussi en Afrique et ainsi, juste 5 mois après notre première rencontre, nous sommes partis pour nous mettre à disposition de sœur Elisabetta et du projet qui se concrétisait.

L’objectif était d’avoir des yeux, des cœurs et des mains ouverts au présent que nous avions la Grâce de vivre, chacun selon ses propres dons, en prêtant toujours attention aux demandes et aux conseils de Sœur Elisabetta et de Paolo, de manière à être vraiment de petits aides et non des fardeaux supplémentaires sur les épaules de la missionnaire et des autres volontaires.

David a aidé dans de petits travaux d’aménagement du magasin, dans la réalisation d’un parterre dans le jardin près de la maternelle et aussi en faisant le chauffeur (travail certainement compliqué sur les routes défoncées) dans les déplacements quotidiens vers les résidences d’autres missionnaires ou pour acheter des biens de première nécessité, comme le charbon.

À plusieurs reprises, David se souvient de l’expérience avec ces mots : « Ce que je n’oublierai jamais de ce voyage, c’est le fait d’avoir visité en avant-première, d’avoir pris toutes les mesures avec Paolo et d’avoir dessiné à la main le premier plan de la structure qui deviendrait l’actuel Village de la Joie. Pour plaisanter, Paolo nous avait surnommés le géomètre (moi) et l’ingénieur (lui) ».

Nous avons aussi passé beaucoup de temps avec les enfants, tant les petits de la maternelle que les plus grands, avec lesquels nous avons également organisé un « cours » sur l’hygiène bucco-dentaire et le soin des dents, apportant d’Italie des brosses à dents et des dentifrices collectés en tant que dons.

L’une des expériences les plus touchantes fut également de voir comment Sœur Elisabetta allait chercher les « derniers » à l’hôpital, ceux qui ne pouvaient pas payer les soins, pour les aider. Et lors de l’un de ses tours de reconnaissance, elle a appris l’existence de cette petite fille pour qui il n’y avait plus rien à faire et que les médecins avaient condamnée. Sur la pointe des pieds, nous sommes arrivés au village où une jeune mère tenait cette petite créature si affaiblie, Letu s’appelait, « porteuse de paix » me dirent-ils. Mais il ne pouvait y avoir de paix dans mon cœur et ainsi, avec tous les moyens à ma disposition en tant qu’infirmière, j’ai fait des perfusions et administré des médicaments pour l’aider. Après quelques jours, elle semblait même s’améliorer et ma fierté et ma joie ont ouvert mon cœur, d’avoir réussi à l’aider. Mais ensuite, après notre départ, Sœur Elisabetta m’a appelée pour m’informer que la petite Letu était partie… presque sans vouloir me faire de peine, elle a attendu que je sois partie pour monter au ciel. L’Afrique est vraiment impitoyable et les enfants qui souffrent mettent à l’épreuve notre cœur et notre ego. Nous restons vraiment très petits, face au mystère de la douleur d’un enfant qui souffre.

Avec le temps, je me demande : combien d’enfants Sœur Elisabetta a-t-elle vu partir ? Combien de fois la douleur a-t-elle rempli son cœur au point de déborder et de la faire penser à abandonner ?

Pourtant, dix ans après le début de cette aventure, le Seigneur montre les fruits pour ces enfants que nous avons eu la Grâce d’aider et pour lesquels notre intervention, petite dans notre cas et grande dans le cas d’Elisabetta, a été fondamentale.

Tout a commencé comme un petit bourgeon, c’était le nom de l’une des premières maisons où l’on avait commencé à accueillir les enfants, ce petit bourgeon qui grandit et porte des fruits.

De retour du Togo ensemble, notre engagement s’est poursuivi mais le désir d’être utiles était encore fort en nous et ainsi Elisabetta a demandé à David de chercher un instrument pour mesurer l’hémoglobine, qui est très utile pour éviter les complications chez les petits enfants ou chez ceux qui souffrent de malaria. Pour David, ce fut son appel à se dépenser dans ce qui lui était congénial ; il a cherché jusqu’à obtenir l’instrument et les bandelettes réactives. Je suis partie pour le Togo pour le livrer, trouvant le Village agrandi tant dans la structure que dans le nombre d’enfants. Avec le tablier qui m’avait symboliquement été remis à la veille du départ du premier voyage, j’ai mis à disposition mes connaissances et en est sorti quelques bonnes idées sur comment organiser le passage des consignes entre les tours des mères qui travaillent dans le Village. Pas grand-chose dirais-je, mais que ce soit peu ou beaucoup utile, je suis revenue heureuse de ce que moi et David avions pu faire ensemble.

Nous nous sommes mariés en décembre 2013 et un grand tissu africain orné de magnifiques dessins est arrivé justement ce jour-là, apporté par Paolo qui est venu directement de l’aéroport à notre mariage. Les enfants et le Village étaient avec nous dans ce beau jour de fête, à travers un cadeau de mariage qui les a fait se sentir participants.

Le Seigneur, qui connaît nos désirs les plus cachés, préparait déjà un chemin pour nous, jeune couple tout juste marié, en quête d’une vocation de service aussi dans notre histoire. En effet, il a envoyé l’Afrique chez nous, à travers l’accueil d’un enfant venu du Ghana, hôte dans une communauté proche de chez nous. Et ainsi nous sommes devenus une famille d’accueil et rêvons ensemble du moment où nous retournerons avec lui au Village de la Joie.

Histoire de Nicolo et Sara

Je suis Nicolo, un jeune homme de 31 ans. J’ai découvert le Village de la Joie en 2012. C’était ma première expérience hors d’Europe. Je suis arrivé au Togo grâce aux Amis du Togo qui m’ont accepté et aidé dans les préparatifs. Des gens merveilleux, dévoués je dirais presque totalement à la cause togolaise, des personnes simples mais d’une profondeur et d’une épaisseur impressionnantes. La première grâce de ce voyage s’était manifestée avant même de partir : la rencontre avec quelqu’un que j’appellerais désormais Amis, et que j’espère pouvoir garder dans ma vie le plus longtemps possible.

Je suis parti le 1er février 2012, arrivé à Lomé tard dans la nuit, catapulté dans un monde totalement nouveau, je ne nie pas ma peur cette nuit-là en traversant la ville. Des odeurs, des bruits, des couleurs, des visages totalement nouveaux, différents.

Je me souviens encore de mon arrivée au Village de la Joie. Je me souviens des fêtes, des chants, des enfants qui ont immédiatement sauté dans mes bras, de leurs sourires.

Je n’ai rien fait de particulier là-bas pendant ce mois, je n’ai pas sauvé le monde, je n’ai pas changé le destin de quiconque, bien au contraire. Un volontaire devrait partir exactement avec cette prémisse.

C’est moi qui ai changé, en profondeur, convaincu que connaître, vivre, signifie modeler ses propres idées et sa propre conscience, et avec la mienne, essayer de rendre également les autres conscients.

D’abord, j’ai été impressionné, et je le suis toujours, par la profonde dévotion et confiance en Dieu et dans le Saint-Esprit. De la part de tous, grands et petits. Et bientôt, cela m’étonnerait encore plus. Les histoires, les projets, les destins de dizaines de personnes et d’enfants étaient liés par un fil mince, mince pour la plupart, mais infiniment reconnaissable à celui qui, avec une âme simple, décide de fermer les yeux et d’ouvrir le cœur. Des trames tissées avec une sagesse infinie par des Mains Aimantes. Le village entier repose sur le travail de quelques volontaires mais de beaucoup de Providence.

Avec le temps, j’ai appris à connaître et à comprendre la culture et le contexte socio-culturel du Togo. Ce qui habitait en dehors du Village de la joie était impressionnant pour un jeune Européen. Des modes de vie totalement différents.

Leur vie est extrêmement plus difficile, si vous ne le voyez pas, vous ne le croiriez pas. Les files d’enfants à pied pour aller à l’école ou chercher de l’eau. Des bidons de 25/30 litres sur leur tête, en équilibre, comme la vie elle-même de ceux qui les transportaient. Santé presque inexistante, éducation très limitée, droits, n’en parlons pas. Bref, le conte de l’Afrique belle, sauvage, souriante où tout le monde est heureux avec peu reste et demeure un conte. Je suis plutôt convaincu que malheureusement, souvent règne la loi de la nature où le plus fort/malin/corrompu/riche survit, les autres succombent. Et tout cela sous les yeux bienveillants des états « occidentaux » hypercapitalistes et hyperhypocrites auxquels évidemment une telle situation ne peut que convenir pour piller tout ce qui peut être pillé.

Enfin, je me souviens de la dernière soirée. Non pas qu’il n’y avait pas de choses dignes à raconter ou à partager entre-temps, mais je m’étendrais trop et je ne veux pas vous ennuyer.

Eh bien, la dernière soirée, après la prière de 18 heures, je me souviens avoir dîné avec les plus grands garçons, un repas simple, une lumière tamisée éclairant la pièce, la tension que l’on pouvait couper au couteau. Je tremblais. Les photos rituelles, les étreintes… et leurs regards pleins d’espoir… Là, à ce moment précis, en les regardant et en leur disant au revoir, j’ai compris que je ne pourrais plus vivre sans me souvenir quotidiennement de leur existence. Là, je leur ai promis que je reviendrais, que je ne les oublierais jamais. Il était impossible de revenir à ma normalité. Ma vie avait changé pour toujours. Inévitablement. Chaque action à partir de là prendrait en compte, dans l’équation de la vie, aussi leur présence dans le monde, leur histoire, leur condition.

C’est ainsi que je suis retourné au Togo en 2015, pour un autre mois. Évidemment, connaissant déjà la situation, c’était différent.

Avec moi, il y avait Francesca, une amie, avec qui nous avons partagé l’expérience. Encore une fois, c’était plus ce que nous avons emporté avec nous que ce que nous avons laissé. Pour moi, n’ayant pas trahi la promesse faite aux garçons, ce fut un bain d’affection, de complicité, de rires, de temps passé ensemble, de divertissement et de moments sérieux. J’ai vraiment eu l’impression et la confirmation que oui, au Togo, j’avais des amis, qui pensaient à moi, m’attendaient, priaient pour moi. Ils priaient pour moi.

Et ici je viens à mon dernier chapitre personnel : Sœur Elisabetta.

Encore une fois, j’aurais besoin d’écrire un livre, si j’en étais capable, pour raconter toute la beauté que cette personne dégage. Mais ce ne serait pas juste et je ne pense pas qu’elle en serait si heureuse. Sœur Elisabetta est certainement l’incarnation de Matthieu 6, 1-4, mais elle mérite tout de même une mention. « Matriarche » de la famille du Village de la Joie, immensément courageuse, infiniment charitable, elle gère la structure de manière excellente, réussissant en une journée à être la mère d’une quatre-vingtaine de garçons et d’enfants, responsable du centre, secrétaire, comptable, géomètre, dame de ménage, éducatrice, accompagnatrice spirituelle, cuisinière, infirmière, enseignante, etc. Je plaisante, mais pas tant que ça. C’est incroyable la quantité de choses qu’elle arrive à faire, toujours avec amour, pendant une journée. On se demande où elle trouve la force ! Vraiment, une femme si mince, dans un tel contexte, la seule Européenne à des kilomètres à la ronde, où trouve-t-elle toute cette force ? Puis un soir, je m’en souviens encore, en sortant du Village de la joie, je l’ai vue seule, en silence, dans la chapelle à prier. Qui sait depuis combien de temps elle était là. Avec cette lumière rouge, assise par terre, tournée vers l’autel. Tout son corps, dans ses mouvements et ses positions, semblait se prosterner impuissant et totalement confié, au Saint-Sacrement exposé là devant elle. J’ai compris que l’énergie venait de là, le soutien, la force, le courage et l’amour. Tout trouvait son apogée dans la confiance en Dieu. Qu’y a-t-il de plus aimant que de donner sa vie pour autrui ? Elle a décidé de le faire.

Ainsi, j’arrive à mon troisième voyage au Togo, mais ici, je laisse virtuellement la parole à une personne importante, qui a décidé de partager avec moi cette troisième expérience en terre africaine, vécue lors d’un moment spécial.
Sara, sa femme.

Je suis Sara, une jeune fille de 27 ans. J’ai connu le Village de la Joie à travers les récits de Nicolo et je ne nie pas que cela a été l’une des choses qui m’a fait tomber amoureuse de lui : son profond attachement à cet endroit, à ces enfants, l’amour qui irradiait chaque fois que je lui demandais de me parler de cette expérience. Avant son départ pour son deuxième voyage au Togo, je lui ai demandé d’écrire un journal de voyage pour que je puisse vivre moi aussi ces émotions, bien que à distance. Aujourd’hui encore, je pense que c’est le cadeau le plus précieux que j’ai jamais reçu. C’est à partir de ce cadeau que nous nous sommes promis qu’un jour, nous retournerions ensemble en Afrique.

Et ainsi, l’année dernière, nous avons réalisé ce rêve lors d’une occasion vraiment spéciale pour le couple : notre mariage. Nous avons décidé qu’il n’y avait pas de meilleur endroit où passer notre lune de miel que le Village de la Joie, partageant avec eux la grâce du sacrement reçu. Il est difficile de résumer en quelques lignes toutes les émotions et sensations vécues. Comme l’écrivait Nicolo un peu plus tôt, ce que vous parvenez à donner n’est rien comparé à ce que vous recevez. Un jour, nous avons demandé à Sœur Elisabetta si nous pouvions organiser une fête surprise avec les enfants et le personnel du village de la joie pour célébrer avec eux la joie de notre mariage.

L’IMMENSE surprise, cependant, a été faite par eux pour nous, en nous préparant des danses, dont les musiques, chaque fois que je les écoute, me ramènent à ce moment vécu et il est inévitable d’être fortement émue. Je repense aux câlins, aux regards intenses de ces enfants dans ces profonds yeux noirs. Dans ce moment, j’ai réalisé que cet amour était le reflet de l’amour de DIEU pour moi. Ces enfants, mais aussi Sœur Elisabetta et l’ensemble du Village de la Joie, sont un instrument dans les mains du Seigneur pour se manifester à nous à travers une infinie bonté et humilité. C’est ce que résume toute l’expérience vécue : une Rencontre vécue dans la peau.

 

 

Histoire du Village de la joie :

[Sœur Elisabetta] « D’un petit bourgeon à un arbre, c’est le slogan qui, dès le début, a accompagné la belle histoire de notre village. Le village de la joie est né silencieusement en 2008, mais c’est le 2 août 2010 que le premier groupe d’enfants important a franchi notre première maison. Depuis ce jour, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Nous avons vécu beaucoup d’émotions, beaucoup de joie, beaucoup de difficultés aussi, mais surtout, nos bras ont accueilli beaucoup d’enfants. Aujourd’hui, nous sommes là avec les premiers témoins, disons les pionniers. Nous avons Virginie, la toute première fille arrivée, puis David qui est aussi parmi les premiers et enfin maman Margueritte, la première maman. C’est grâce à elle et à sa disponibilité que le projet Village de la Joie a démarré et que notre belle histoire a commencé son envol et aujourd’hui, avec eux, nous voulons revivre ensemble quelques moments de notre histoire de ces 10 ans. »

Le projet est né presque par hasard en 2008, certainement sans savoir ce qui nous attendait. Je commence à recevoir des demandes d’aide de parents ou de familles qui ne savent pas à qui confier leurs enfants orphelins d’un ou deux parents. Grâce à l’intervention de l’association Les Amis du Togo de Vérone, qui est immédiatement devenue la promotrice de ces services en faveur des enfants en difficulté, il a été décidé, pour les premiers mois, de confier les enfants à une dame âgée, maman Agnès, qui faisait ce service d’accueil depuis un certain temps. Virginie, Samuel, Gaston sont les premiers de la joyeuse brigade à arriver chez maman Agnès. « Moi et mon frère Samuel, nous sommes arrivés chez maman Agnès le 4 juin 2008. Nous sommes orphelins de mère et de père. Après la mort de nos parents, notre condition de vie était devenue vraiment pénible. »

[Enfant] « Je suis arrivée peu de temps après, ma maman est morte quand j’étais petite et mon père n’a pas eu trop de temps pour s’occuper de moi. Peu de temps après, Mawuli, un enfant handicapé et sourd-muet, est arrivé, ensuite une jeune maman veuve avec ses deux petits-enfants, Rebecca et David. »

[Sr E] Mais cette situation ne pouvait être que provisoire. La maison était trop étroite pour accueillir les enfants de maman Agnès et le nouveau que je venais de lui confier, et de plus, la mère était vraiment trop âgée pour pouvoir suivre convenablement les enfants confiés. Il était donc temps de trouver une maman pour mes enfants et pour tous ceux qui viendraient par la suite. La maman a vite été identifiée : c’est maman Margueritte, une veuve très affectueuse et joviale et, en même temps, attentive aux besoins des enfants, bref, ce qu’il faut pour rendre la maison vivante et ce qu’il faut pour redonner le sourire aux enfants.

[Maman Margueritte] « Vraiment, quand la sœur m’a demandé de m’occuper de ces petits-enfants, j’étais très fière de pouvoir rendre ce service pour Dieu même et donc, je n’ai pas douté un instant à donner ma disponibilité. À mon arrivée chez maman Agnès, les locaux étaient trop restreints pour pouvoir nous accueillir tous, surtout comme maman Agnès avait aussi ses enfants dont elle s’occupait ; donc, avec la sœur, nous avons décidé de nous déplacer dans quelques pièces à côté en location, mais toujours à côté de maman Agnès. »

[Enfant] « Après l’arrivée de maman Margueritte, la famille s’est agrandie : sa sœur Antoinette, José, Victor, on était nombreux dans les deux chambres salon mais on était très fier de notre maison. »

« On se soutenait les uns les autres et maman Margueritte nous apprenait à nous respecter entre nous. Notre vie était très simple, pas de télévision, pas trop d’espace pour jouer, les WC en commun avec les autres qui habitaient dans la cour. Mais il était beau d’être ensemble. »

[M M] La sœur, en ce moment, ne vivait pas avec nous, mais elle venait régulièrement pour nous visiter et nous apporter de la nourriture. Il y en avait toujours aussi pour maman Agnès et ses enfants ; on avait l’essentiel, les enfants n’ont jamais souffert de la faim. Les demandes commençaient à augmenter à tel point que les locaux dans lesquels nous vivions ne suffisaient plus. Nous devions commencer à chercher quelque chose de plus grand. Après quelques mois de recherches, on trouve enfin une maison qui nous convient, avec de nombreuses pièces, une terrasse pour jouer, un petit terrain à cultiver, bref, l’essentiel pour tout le monde et aussi beaucoup d’espace pour jouer.

[Sr E] Si l’on peut donner une date officielle à la naissance du village, je crois qu’il peut être daté du 2 août 2010, un jour mémorable où maman Margueritte, accompagnée de la joyeuse brigade, a franchi les portes de la nouvelle maison en location, prête à accueillir la grande famille.


[Enfant] On ne peut pas décrire notre joie lorsque l’on s’est retrouvé dans cette maison très grande. Nous avons passé une bonne partie de la nuit à chanter et à danser pour remercier le Seigneur de ce don. Nous sommes au début d’une grande aventure. Les enfants, qui étaient un peu plus d’une douzaine dans notre premier foyer, commencent à augmenter. De nombreux enfants arrivent, ce sont surtout des bébés dont la mère décède malheureusement lors de l’accouchement ou peu de temps après. Pour d’autres, la mère devient victime de crises mentales. La maison du VDJ devient un lieu retentissant de petites voix.

Les enfants grandissent en nombre et avec eux aussi les mamans qui nous aident dans cette mission. Surtout, il y a beaucoup de nouveau-nés. Nous nous rendons vite compte du gros problème existant dans notre région : beaucoup de mamans meurent après l’accouchement, laissant derrière elles des bébés exposés à des dangers, en premier lieu la malnutrition et la mort qui en résulte. Notre maison commence donc à se remplir de tant d’enfants, si vite privés de leur plus grande richesse : la maman. En 2011, nous devons ajouter un nouveau local pour accueillir un nombre d’enfants de plus en plus croissant.

 

En octobre 2011, donc, nous nous installons dans une structure mise à disposition par les sœurs servantes du Sacré-Cœur où nous transférons une dizaine d’enfants avec quelques mamans. En juillet 2011, étape importante et tournant décisif de notre histoire, l’association Les Amis du Togo autorise la recherche et l’achat d’un terrain pour pouvoir construire un autre village, grâce à la précieuse collaboration d’un volontaire italien, Paolo.

[P] Les amis du Togo m’ont demandé, lors de mon voyage au Togo, de trouver un terrain où on pourrait construire le village. Avec Elisabetta, nous avons cherché partout à Atakpamé, mais le terrain disponible n’était pas convenable ou trop loin. Enfin, quand j’allais retourner en Italie, nous avons reçu un cadeau et la solution inattendue est arrivée dans un des quartiers du campement d’Agbounou. Nous rêvons de conclure l’achat de quelques parcelles de terrain, pas très grande, mais avec une position stratégique, centrée près des écoles et soins médicaux, donc l’endroit idéal pour notre village. Le terrain a déjà quelques bâtiments construits, mais devant être restructurés, et il y a de la place pour la réalisation d’autres bâtiments.

[Sr E] Nous décidons également de quitter notre première maison et de trouver un nouvel environnement plus proche de ce qui sera maintenant le siège du Village de la Joie. Nous prenons donc en location une maison en construction, nous en finissons les travaux puis, en septembre 2012, nous nous y installons avec une vingtaine de petits.

[Enfant] Nous avons passé les premières années de notre vie au village dans les déménagements, nous passions d’une maison à l’autre car le nombre d’enfants ne faisait qu’augmenter, mais pour nous, c’était toujours une fête, même le travail du déménagement était une grande joie.

[Sr E] Après l’achat du terrain pour le village, nous nourrissons rapidement l’idée de commencer à nous organiser afin de pouvoir nous installer dans les structures présentes, en attendant qu’un projet très spécifique conduise lentement à la construction d’une nouvelle structure. Nous nettoyons et aménageons l’essentiel, on déménage à nouveau. Enfin, le 5 septembre 2012, jour de sainte Thérèse de Calcutta, sous la protection de cette grande sainte de la charité, nous commençons une nouvelle vie dans notre maison, où nous transférons les enfants qui résidaient au Sacré-Cœur.

[Enfant] Cardino et Sylvana de l’association Les Amis du Togo sont arrivés en 2013 chez nous. C’est avec fierté et dans une grande joie que nous les avons accueillis dans la maison du Village de la Joie, en fait une maison tout en nous où nous sommes définitivement stables.

[Sr E] Depuis ce jour, c’est un nombre de plus en plus croissant d’enfants, de mamans et de structures. À 2013, les premiers travaux dans notre maison commencent, des travaux qui se poursuivront jusqu’à présent. Puis, en fin 2014, la dernière étape, nous quittons la dernière maison de location et nous nous réunissons tous dans notre maison. Nous avons réussi à réunir notre grande famille sous le même toit. Vraiment, pour les enfants, c’était une grande joie de pouvoir être tous ensemble. Désormais, les nombres étaient élevés : 40 à 50. On n’arrivait même pas à les compter, il y avait toujours de nouveaux cas qui frappaient à la porte, toujours des situations de souffrances auxquelles il faut donner une réponse.

Combien de choses peuvent être racontées sur notre vie au village, des journées toujours pleines, toujours en mouvement, et combien d’expériences, combien de difficultés, combien de joie, et combien d’amour. Toutes nos mamans nous ont aidé à faire de cette œuvre un lieu d’amour et de joie pour tant d’enfants.

[M M] Nous avons sûrement collaboré pour cette œuvre, mais le Village de la Joie a été aussi pour nous une source de salut. Nous, femmes togolaises, parfois répudiées du foyer, souvent abandonnées par nos maris, nous avons trouvé en ce village quelque chose qui nous a permis de découvrir que nous sommes aussi importantes, que nous pouvons donner beaucoup d’amour et de bonheur à ces enfants. De plus, ce travail nous permet de marcher la tête haute, des gens nous respectent pour le service que nous rendons aux enfants. Notre salaire nous permet aussi de résoudre les multiples problèmes de nos familles. Il faut le dire, le Village de la Joie a fait de nous des femmes épanouies et fières.

[Sr E] « Le service du village de la joie ne s’arrête pas aux enfants que nous gardons à l’intérieur de la structure. En effet, pratiquement depuis le début de l’œuvre, nous n’avons jamais manqué de venir au secours de ces enfants que nous appelons ‘cas à domicile’ et que nous gérons dans le contexte familial, sans besoin de les garder dans la structure. D’abord, il s’agit de ces enfants qui ont été réinsérés, après leur séjour au village de la joie, et que nous continuons à suivre. Ensuite, tous ces enfants nécessiteux pour lesquels nous décidons d’une prise en charge. Rien ne peut remplacer la famille ; donc, là où c’est possible, nous privilégions la famille d’origine, et cela est vraiment un plus pour le développement de l’enfant. Dix ans se sont écoulés depuis ce premier « oui » ; beaucoup d’eau est passée sous les ponts. Des projets pour l’avenir, nous en avons plusieurs, mais tout appartient à Dieu. Nous ne manquerons pas de venir toujours au secours de ceux qui sont en difficulté. La providence nous a beaucoup aidés, et sans l’intervention de la providence, notre service serait déjà terminé. C’est pourquoi nous sommes convaincus que ce témoignage appartient à Dieu. J’aimerais juste avoir dix ans de moins pour donner dix fois plus d’énergie à ce projet, mais nous ne pouvons pas arrêter le temps. Nous pouvons, cependant, continuer à donner le meilleur de nous-mêmes, à donner avec amour et joie, et à continuer notre voyage à voiles déployées. »



 

 

 

Chapitre 2 : Un Engagement Profond au centre d’accueil et à l’École Paradis

Le départ et les premiers pas

 

Notre voyage humanitaire au Togo, porté par l’élan de notre association Respire, a commencé bien avant le décollage du 9 février. Les mois de préparation ont été marqués par une dévotion et un engagement sans faille, chaque membre apportant sa pierre à l’édifice de notre projet commun : apporter soutien et espoir aux enfants d’Atakpamé.

L’association Respire est bien plus qu’un groupe de personnes unies par une cause ; elle est devenue une famille, soudée par le désir de faire une différence significative. Notre collecte de dons a suscité une vague de générosité, nous apportant fournitures scolaires, produits d’hygiène et matériel médical, preuve tangible du soutien de notre entourage.

Le départ de Montpellier marqua le début d’une aventure chargée d’émotion, tiraillée entre l’excitation de l’aventure et l’appréhension face à l’inconnu. Notre périple prit une tournure particulièrement significative à l’aéroport de Paris, là où nous avons fait la connaissance de Clara et Juliette. Cousines dans la vie, âgées de 19 et 20 ans, leur complicité et leur décision de se joindre à nous illustraient parfaitement leur courage et leur envie d’explorer ensemble ce nouveau chapitre.

Juliette, la plus jeune des deux, semblait enveloppée dans une aura d’anxiété, le poids de l’aventure la sortant clairement de sa zone de confort. Cependant, la présence de Clara apportait une note rassurante à notre groupe. Ayant déjà visité l’orphelinat en août dernier, Clara détenait une expérience précieuse, faisant d’elle une source d’apaisement et de confiance pour nous tous, et surtout pour Juliette.

La relation de Clara et Juliette, alliant la force de la famille à l’esprit d’aventure, enrichissait notre voyage d’une dimension supplémentaire. Clara, avec ses récits de l’orphelinat, partageait non seulement ses souvenirs mais aussi ses leçons apprises, offrant ainsi un aperçu rassurant de ce qui nous attendait. Cette dynamique familiale ajoutait une couche de sécurité émotionnelle, renforçant notre sentiment de cohésion et notre confiance collective dans l’inconnu qui nous attendait.

Leur duo symbolisait une fusion entre le familier et l’inexploré, facilitant notre transition vers cet engagement communautaire à venir. La familiarité de Clara avec l’orphelinat et le soutien indéfectible qu’elle offrait à Juliette – et, par extension, à nous tous – servaient de fondation solide à notre petit groupe, prêt à naviguer les défis et les récompenses de cette expérience transformative. Ensemble, forts de ces nouveaux liens d’amitié et guidés par le lien familial entre Clara et Juliette, nous étions désormais équipés pour faire face aux surprises et aux enseignements de cette aventure, avec une confiance et une anticipation renouvelées.

Nous avons entrepris un voyage depuis Paris vers Lomé, la capitale du Togo, à bord d’un splendide Airbus A350 d’Air France, pour une durée approximative de six heures. Installés confortablement, notre attention a été captée par une hôtesse qui, ayant remarqué des posters destinés aux enfants pour l’école rangés soigneusement dans les compartiments à bagages, nous a interrogés avec intérêt sur le but de notre voyage.

Dès l’instant où nous avons quitté l’avion, la chaleur environnante nous a enveloppés de son étreinte lourde et oppressante, une première marque indélébile de notre arrivée sous d’autres cieux. La transition de l’air climatisé de la cabine à cette atmosphère étouffante fut abrupte, nous rappelant immédiatement le changement radical de contexte dans lequel nous nous aventurions.

Le passage à la douane a introduit une nouvelle couche de stress à notre expérience déjà chargée d’émotions. La vérification des visas et des documents de voyage a réveillé une petite appréhension que tout ne soit pas en ordre, une tension palpable partagée parmi nous. L’attente pour récupérer nos bagages s’est faite dans une atmosphère de suspense, chaque regard échangé entre nous traduisant l’espoir que toutes les formalités soient réglées sans accroc.

C’est dans ce contexte de nervosité que nous avons rencontré les premiers habitants locaux. Des Togolais, approchant avec une bienveillance et une spontanéité qui tranchaient avec le stress du moment, ont commencé à nous parler. Leur accueil chaleureux, marqué par des sourires et des mots rassurants, a été une première bouffée d’air frais, une invitation à relâcher un peu notre anxiété. Cette interaction précoce a servi de prélude à la richesse des échanges humains que nous allions expérimenter.

La nuit tombée n’offrait aucun répit à la chaleur diurne, et le chemin vers nos hôtels respectifs promettait d’être un véritable baptême du feu.

Alors que nous retrouvions Clara et Juliette à l’extérieur, sous une chaleur accablante qui ne semblait pas vouloir s’atténuer même à 22h30, notre prochaine étape vers nos hôtels respectifs s’est matérialisée sous la forme d’une Opel Astra break. Cette voiture, dont le dos arborait fièrement les lettres « CH » – un lointain écho à la Suisse – se tenait là, dans l’agitation de la nuit, comme un vestige de voyages passés. Dépourvue de climatisation, elle semblait défier les éléments et le temps, affichant sur un tableau de bord non fonctionnel le témoignage de ses 850 000 km parcourus. Ce véhicule, marqué par l’histoire et les kilomètres, était notre chariot pour la nuit, prêt à nous emporter à travers la chaleur écrasante et l’humidité dense de la soirée togolaise. Les taxis se pressaient autour de nous, dans une compétition frénétique pour « avoir la course », mais c’était dans cette Opel Astra, témoin silencieux de tant de routes et d’histoires, que nous nous apprêtions à plonger dans l’inconnu, entre les mains d’un chauffeur naviguant par instinct plus que par les indications d’un tableau de bord défaillant. Cette première incursion dans la vie locale offrait un aperçu des défis quotidiens, mais aussi de la résilience et de l’ingéniosité qui caractérisent l’existence dans cette partie du monde.

À l’orphelinat d’Atakpamé, Joël et Karine découvriront un quotidien marqué par le besoin mais aussi par l’espoir. Joël se lance dans un ambitieux projet de prévention et d’éducation dentaire, examinant chaque enfant et les orientant vers les soins nécessaires. L’extension de cette mission à l’école Paradis, avec des sessions éducatives sur l’hygiène bucco-dentaire et la distribution de brosses à dents et de dentifrice, témoigne de leur volonté d’apporter un changement durable.

Notre première nuit à Lomé, bien que teintée de fatigue du voyage, a été une bulle de confort dans l’immensité de notre aventure. La chambre d’hôtel, avec son lit accueillant, la salle de bain fonctionnelle où l’eau coulait librement, et la possibilité de nous rafraîchir à volonté, ont constitué des luxes que nous avons savourés peut-être plus consciemment que jamais. La cuisine, simple mais efficace, nous a permis de nous sustenter sans effort, rappelant les facilités quotidiennes auxquelles nous sommes habitués.

C’est quelques jours plus tard que nous aurons un moment de réflexion sur les commodités que nous tenons pour acquises dans notre vie quotidienne. L’accès facile à l’eau pour se laver, la facilité avec laquelle nous pouvons satisfaire nos besoins élémentaires, et le confort moderne pour moduler notre environnement en fonction du climat sont des luxes inestimables. Ce constat a aiguisé notre appréciation pour ces commodités et a préparé notre esprit à l’adaptation nécessaire pour la suite de notre mission.

Au lever du jour, alors que nous rassemblions notre courage et unissions nos forces pour affronter le chemin qui nous attendait, nous avons été témoins d’un spectacle à la fois surprenant et inspirant : un tournoi de football où de jeunes enfants, défiant l’implacable chaleur matinale, jouaient avec une énergie et un enthousiasme débordants. Leur détermination inébranlable à poursuivre le jeu, malgré les défis posés par le climat, nous a offert une leçon inoubliable de résilience et de joie pure, insufflant en nous un élan de motivation renouvelé.

Peu après, notre expérience s’est enrichie d’une nouvelle dimension lorsque nous avons été approchés par un groupe de Togolais. Ils sont venus à notre rencontre avec une spontanéité et une bienveillance remarquables, nous offrant un accueil chaleureux qui contraste fortement avec ce que nous connaissons habituellement en Europe. Loin de l’accueil souvent réservé que l’on peut rencontrer ailleurs, leur approche ouverte et amicale nous a initialement surpris. La méfiance a brièvement effleuré nos esprits, nous laissant nous interroger sur leurs intentions. Cependant, il est rapidement devenu évident que leur seule volonté était de partager un moment de convivialité, reflétant ainsi la richesse de l’hospitalité togolaise. Cette rencontre impromptue, teintée d’une sincère générosité d’esprit, a ajouté une couche supplémentaire de profondeur à notre aventure, nous rappelant les valeurs universelles de partage et d’ouverture envers l’autre. Le marché de Hédzranawoé était notre destination, situé à un peu moins de trois kilomètres de là où nous nous trouvions. Le soleil, déjà haut dans le ciel et d’une force implacable, semblait vouloir tester notre endurance et notre volonté dès les premiers instants de notre périple. Mais, encouragés par l’esprit indomptable des jeunes footballeurs, notre détermination était inébranlable.

Ce début de journée, marqué par la rencontre avec ces jeunes athlètes et la chaleur accablante du soleil, a posé les fondements de notre aventure : un mélange de défis à relever et de moments d’humanité partagée. Chaque pas vers le marché de Hédzranawoé devenait un pas de plus dans notre immersion dans la vie togolaise, armés de courage et d’un sentiment de solidarité renforcé par les scènes de vie quotidienne qui se déroulaient autour de nous.

En arrivant, le marché s’est révélé être un véritable kaléidoscope de couleurs, de sons et de senteurs. Parmi cette effervescence, une jeune vendeuse de noix de coco fraîche a capté notre attention. Avec un sourire chaleureux et accueillant, elle nous a invités à goûter à son jus délicieux et à savourer le fruit mou et frais, un véritable cadeau de la nature, un instant de pureté et de fraîcheur au milieu de la chaleur étouffante.

C’est là que Mathieu, un jeune homme du coin, s’est approché de nous. La curiosité illuminait son regard. À travers un échange sincère et touchant, nous lui avons confié le but de notre voyage, notre mission dans un orphelinat local. Il était ému par notre démarche, celle de personnes venues de loin pour apporter leur aide, un geste de solidarité qui transcende les frontières et les cultures.

Mathieu nous a partagé son admiration, non sans une pointe de mélancolie dans la voix, pour ce que nous faisions. Il voyait en nous l’espoir d’un monde meilleur, une lueur d’humanité dans un monde trop souvent divisé. Son intérêt pour notre histoire n’était pas seulement une curiosité passagère, mais le début d’une belle amitié, tissée autour des valeurs d’entraide et de compassion.

Cette rencontre est devenue un des moments les plus précieux de ce début de voyage. Elle nous a rappelé que, malgré les défis et les épreuves, il y a toujours de la place pour la générosité, l’échange, et les rencontres qui marquent une vie.

Notre aventure n’était pas seulement un voyage à travers des terres étrangères, mais un périple intérieur, une quête de sens et de connexion humaine. Et dans cet échange, aussi simple soit-il, entre le partage d’une noix de coco et des conversations à cœur ouvert, nous avons trouvé une vérité universelle : l’humanité partage bien plus que ce qui nous divise, et c’est dans la bienveillance et le partage que nous révélons notre véritable essence.

À la fin de cette matinée inoubliable, notre périple au marché de Hédzranawoé nous réservait encore quelques trésors. Alors que nous nous apprêtions à reprendre notre route, le parfum envoûtant de l’igname cuit sur de la braise a capté nos sens. Nous ne pouvions pas repartir sans y goûter. Ce mets simple, préparé avec soin et tradition, nous a offert une saveur authentique et réconfortante, un véritable reflet de la terre qui le nourrit.

Mais la découverte ne s’arrêta pas là. À côté des braises qui cuisinaient l’igname, se trouvait un autre délice local : la banane plantain, elle aussi cuite à la perfection, révélant une texture à la fois douce et croustillante, un goût sucré-salé qui dansait sur nos palais. Ce fut une expérience culinaire unique, un moment de partage et de plaisir simple, ancré dans les traditions et la générosité du peuple qui nous avait accueillis à bras ouverts.

En repartant, le cœur lourd mais l’âme nourrie, nous avons emporté avec nous bien plus que le souvenir de ces saveurs uniques. Ces moments passés au marché de Hédzranawoé, les rencontres faites, les histoires partagées, et les mets dégustés, tout cela a tissé des liens indélébiles avec cette terre et ses habitants. C’était un rappel poignant que, même dans les gestes les plus simples, comme le partage d’un repas, réside une profonde connexion humaine, un fil invisible qui nous unit tous dans la richesse de nos diversités.

 

La transition vers Atakpamé, où notre mission « Près des Enfants » allait réellement prendre son envol, était teintée d’anticipation. Nous savions que les conditions y seraient différentes, peut-être plus proches de la réalité quotidienne des communautés que nous souhaitions aider. Cette prise de conscience a renforcé notre gratitude pour le confort temporaire de Lomé, mais aussi notre détermination à faire face aux défis à venir.

La réflexion sur le contraste entre notre quotidien et celui des communautés à Atakpamé nous a poussés à reconnaître la chance que nous avons. Elle a également mis en lumière notre responsabilité : apporter notre soutien là où les besoins sont criants, où les commodités de base ne sont pas garanties. Cette première nuit à Lomé a donc servi de pont entre deux mondes, entre notre réalité et celle que nous allions découvrir, soulignant l’importance de chaque geste, chaque aide que nous pourrions apporter.


Vers ATAKPAME – un nouveau défi

 

Au lever du soleil, après une nuit réparatrice à Lomé qui a nourri notre esprit et notre corps, nous nous sommes réveillés avec une nouvelle appréciation pour les facilités de notre quotidien. Notre équipe, désormais empreinte d’une conscience renouvelée des privilèges dont elle jouit, se prépare avec excitation et une touche d’appréhension à prendre la route vers Atakpamé. L’air est chargé d’anticipation, mais aussi d’une certaine inquiétude face à l’aventure qui nous attend, loin du confort de notre première escale au Togo.

À l’entrée de l’hôtel, l’excitation matinale se mêle aux préparatifs de départ. Nous échangeons quelques mots avec l’homme à l’entrée et la femme de ménage, qui a pris soin de nous préparer un petit-déjeuner « européen » délicieux. Cependant, au fil de la conversation, une réalité plus sombre se révèle. Malgré leurs sourires, la vie ici est semée d’embûches, notamment en ce qui concerne l’accès aux soins de santé et le coût des médicaments. Touchés par ces récits, nous décidons d’ouvrir notre valise pour offrir des brosses à dents pour leurs enfants, du dentifrice et du Doliprane. L’histoire de la femme de ménage, qui a perdu son fils de 15 ans faute de moyens pour le soigner, nous bouleverse profondément. Cette confrontation brutale avec la réalité, dès notre premier jour au Togo, marque nos esprits et nous rappelle la valeur de ce que nous considérons comme acquis en France. Le voyage vers Atakpamé est une transition, pas seulement géographique, mais aussi dans notre mission. Nous quittons derrière nous la capitale, avec ses contrastes et ses commodités, pour plonger au cœur d’une réalité plus rude, celle des communautés rurales. Le paysage change progressivement, offrant une toile de fond majestueuse à nos réflexions et à notre engagement croissant.

Tout au long de notre périple depuis Lomé, chaque étape a révélé des tranches de vie, des moments d’humanité pure. La singularité de notre route tenait non seulement à sa texture mais aussi à son histoire. Une unique voie goudronnée traversait le paysage, contrastant avec les sentiers de terre battue qui l’encadraient. Ce ruban d’asphalte, conçu principalement pour faciliter le mouvement des forces armées, se démarquait dans un environnement dominé par la simplicité et la rusticité.

Malgré cette intervention moderne, la vie autour de cette route goudronnée gardait son authenticité. Les échanges, les sourires, la vente de marchandises, tout conservait une authenticité touchante. Les enfants jouant, les mamans échangeant non seulement des biens mais des fragments de vie, créaient un tableau vibrant de convivialité et de partage.

À mesure que nous progressions, la transition entre la ville et la ruralité s’accentuait. Les maisons de paille et les structures modestes ponctuaient un paysage où la vie semblait se déployer au rythme de la nature. Loin de l’agitation urbaine, nous découvrions des villages et des populations dont la richesse résidait dans leur simplicité, leur accueil, et leur capacité à trouver du bonheur dans l’essentiel.

Le contraste entre la route goudronnée, symbole d’une modernité utilitaire, et les sentiers de terre battue, évoquait une dualité entre progression et préservation, entre le besoin de connecter et celui de maintenir l’essence d’une vie communautaire riche en traditions. Les produits locaux, vendus le long du chemin, témoignaient de cette richesse culturelle, racontant des histoires de terroir, de savoir-faire ancestral.

Notre voyage vers les montagnes d’Atakpamé, en suivant cette route goudronnée, était ponctué de découvertes. Chaque virage révélait des panoramas toujours plus impressionnants, chaque village traversé nous rapprochait d’une compréhension plus profonde de l’harmonie entre l’homme et la nature. La végétation, changeante, nous guidait, marquant notre avancée vers des hauteurs qui promettaient de nouvelles perspectives.

 

En reflétant sur ce voyage, il est clair que notre chemin était bien plus qu’une simple route goudronnée dans un paysage de terre battue ; c’était une voie vers une compréhension plus profonde de la vie, une connexion entre le passé et le présent, entre la terre et ses habitants. Chaque rencontre, chaque paysage, chaque échange était une page de notre livre, un récit d’humanité et de découverte.

 

Arrivés à Atakpamé, le contraste avec Lomé est immédiat. La ville, plus petite, respire un rythme de vie différent. Ici, les ressources sont plus rares, et la simplicité du quotidien prend un tout autre sens. Notre mission nous confronte directement aux défis auxquels sont confrontées les communautés locales : l’accès limité à l’eau potable, les infrastructures sanitaires précaires, et le manque général de commodités que nous considérons comme acquises.

 

Cette première journée à Atakpamé est une immersion totale. Nous rencontrons les enfants et les familles que nous sommes venus soutenir. Leurs sourires, leur accueil chaleureux et leur résilience face aux difficultés quotidiennes nous touchent profondément. Chaque interaction, chaque partage renforce notre conviction de l’importance de notre mission. Nous prenons conscience que, au-delà de l’aide matérielle que nous apportons, c’est un échange humain et une expérience de vie qui se tissent.

Les défis sont nombreux, mais notre détermination est décuplée par l’accueil que nous recevons et par la visibilité immédiate de l’impact de notre action. Les premiers jours sont consacrés à l’évaluation des besoins les plus urgents et à la distribution des premiers dons. Chaque geste, chaque aide apportée est un pas vers un mieux-être pour ces communautés.

 

Le soir, alors que nous partageons nos impressions autour d’un repas simple, la fatigue se fait sentir, mais elle est teintée d’une satisfaction profonde. Les discussions tournent autour des rencontres de la journée, des histoires partagées, et des plans pour les jours à venir. Nous sommes loin du confort de Lomé, mais proches de l’essence de notre mission. Cette proximité avec la réalité des enfants et des familles de Atakpamé nous ancre dans le présent, nous rappelant que chaque effort compte.

 

L’engagement se poursuit

 

Les jours suivants à Atakpamé sont un mélange de travail acharné, d’apprentissages et de moments de joie partagée. Chaque matin, nous nous levons avec le soleil, prêts à continuer notre mission. Les projets se concrétisent : ateliers éducatifs pour les enfants, yoga, lecture, échanges avec la communauté sur les pratiques d’hygiène…

 

Cette immersion dans la vie de Atakpamé nous transforme. Nous apprenons autant que nous enseignons, nous recevons autant que nous donnons. La mission, initialement centrée sur l’aide matérielle, devient une aventure humaine, une leçon de vie. Le partage des cultures, des rires avec les enfants, et des discussions sincères avec les adultes enrichissent notre expérience bien au-delà de ce que nous avions imaginé.

 

En prenant du recul, nous réalisons l’ampleur du chemin parcouru depuis notre arrivée. Les défis semblent moins insurmontables, non pas parce qu’ils ont diminué, mais parce que notre capacité à les affronter a grandi. Notre équipe, initialement unie par une mission commune, est désormais liée par des expériences partagées et une compréhension mutuelle profonde.

Le matin de notre première journée à l’orphelinat s’annonçait plein de promesses et d’appréhensions. Nos chauffeurs nous attendaient déjà au pied de la résidence de Richard, prêts à nous guider dans cette nouvelle aventure. Nous avons pris place derrière eux sur leurs motos, et l’excursion a commencé. Le trajet, d’environ quinze minutes, nous a plongés au cœur d’une circulation effervescente, caractérisée par des dizaines de moto. Les klaxons retentissaient de toutes parts, créant une symphonie chaotique tandis que nous nous frayions un chemin parmi les voitures et les camions.

 

À notre arrivée à l’orphelinat, l’atmosphère était chargée d’émotions contrastées. Les sons des enfants criant et pleurant nous accueillaient, perçant l’air de leur innocence et de leur besoin de réconfort. Guidés, nous avons découvert un espace aménagé de tables et de chaises où nous nous sommes assis, le cœur battant d’anticipation. Juliette, Clara et nous formions un quatuor uni par une mission commune, patientant sagement pour l’arrivée de la directrice, Sœur Elisabetta. Cette attente, bien que brève, semblait suspendre le temps, amplifiant notre désir de faire une différence dans ce lieu empreint d’espoir et de défis.

La rencontre avec Sœur Elisabetta s’est révélée être un moment empreint de profondeur et de sincérité. Cette femme, au grand cœur, nous a partagé les valeurs fondamentales de l’orphelinat avec une passion qui ne pouvait laisser personne indifférent. Elle a souligné l’importance du respect envers les lieux et les enfants, nous rappelant que notre présence devait s’inscrire dans une démarche de bienveillance et d’écoute.

 

Elle a également abordé le sujet délicat de l’utilisation des photos. Bien qu’elles soient des témoignages précieux de notre expérience, Sœur Elisabetta nous a fait prendre conscience de la nécessité de respecter la vie privée des enfants. Elle nous a expliqué que toute photographie devait être prise avec le plus grand soin, en veillant à obtenir au préalable l’autorisation de la direction. Cette approche respectueuse vis-à-vis de l’image des enfants était pour elle non négociable, un principe éthique auquel nous devions nous conformer sans réserve.

En outre, la question de l’utilisation des smartphones a été abordée. Sœur Elisabetta nous a encouragés à limiter au maximum notre recours à ces appareils durant notre séjour. L’objectif était d’éviter d’exercer une influence négative sur les enfants, naturellement curieux et attirés par la technologie, afin de ne pas perturber leur environnement ou susciter chez eux des envies inassouvissables. Cette recommandation résonnait comme un rappel de l’importance de rester pleinement présents et attentifs, tant pour notre propre expérience que pour le bien-être des enfants de l’orphelinat.

Dès notre arrivée à l’orphelinat ce matin-là, l’accueil fut émouvant. Des enfants aux visages rayonnants nous ont couru vers, leurs cris de « Papa ! » et « Mama ! » résonnant dans l’air, leurs bras s’ouvrant pour des câlins. C’était un moment de pure joie et de connexion instantanée, témoignant de l’affection spontanée et de l’espoir que nous apportions dans leurs vies. Leur regard, empreint d’espoir et de gratitude, touche profondément. Les émotions me submergent, infusant mon cœur d’une affection et d’une empathie sans bornes pour ces êtres si vulnérables. Leur bonheur, pure et simple, est contagieux, et leurs sourires sincères. La moindre marque d’affection, le moindre geste de bonté leur est précieux.

 

À la tombée du jour, alors que le ciel d’Atakpamé s’embrasait de teintes orangées et violettes, cet accueil matinal restait gravé dans nos cœurs. Le spectacle céleste offrait un moment de réflexion sur la journée écoulée, remplie d’échanges et de partages avec ces enfants. La chaleur de leur accueil et la beauté du coucher de soleil se fondaient en un souvenir indélébile, symbolisant l’espoir et la beauté présents même dans les moments les plus simples.


Pour donner suite à notre première journée immersive au sein de l’orphelinat, marquée par des découvertes émotionnelles et des premiers pas dans notre mission, notre aventure se poursuit sous le signe de la réflexion et de la célébration.

 

Les conditions de vie difficiles, accentuées par une chaleur accablante et un manque d’eau persistant depuis jeudi dans notre structure d’accueil, nous confrontent à une réalité que beaucoup d’entre nous, dans notre confort occidental, peinent à imaginer. Cette épreuve quotidienne des habitants de cette région d’Afrique nous rappelle la fragilité de ce que nous tenons pour acquis et met en lumière l’importance vitale de ressources telles que l’eau. Face à cette précarité, le contraste avec notre quotidien est frappant, nous invitant à une profonde introspection sur notre propre perception de la chance et de la gratitude.

 

La misère et la pauvreté omniprésentes, loin de plonger ces enfants dans le désespoir, révèlent plutôt une résilience et une joie de vivre remarquables. Leur capacité à sourire, à partager, à respecter autrui, même dans les circonstances les plus difficiles, est une leçon de vie inestimable. Ces moments de partage, ces rires échangés malgré le contexte, ces jeux innocents auxquels nous avons eu la chance de participer nous ont profondément touchés et enrichis.
[Karine] Ils m’ont personnellement rappelé les histoires familiales de mes parents en Algérie, un écho du passé qui résonne avec force dans le présent.

 

Le crépuscule du 12 février enveloppe notre petit cercle dans une aura de festivité, célébrant l’anniversaire de Joël au cœur d’une chaleureuse famille d’accueil, épaulés par l’enthousiasme des équipes bénévoles. Ce rassemblement, empreint d’une intimité rare loin de nos familles biologiques et de nos repères habituels, forge un lien indélébile avec cette terre accueillante et ses habitants au grand cœur. La soirée se distingue par sa simplicité joyeuse, mettant en exergue les valeurs de solidarité et d’humanité commune qui nous unissent.

L’hospitalité se traduit à travers un dîner aux résonances africaines, où le poulet, généreusement enrobé d’une sauce pimentée avant d’être plongé dans l’huile frémissante, se marie aux frites croustillantes – un festin dans la tradition locale, témoignant du précieux coût de ces mets. Notre tentative d’apporter du vin, bien que malavisée au vu de sa conservation précaire dans la chaleur étouffante des épiceries locales, se transforme en une anecdote charmante lorsque Richard, notre hôte, le déclare comme étant le meilleur qu’il n’ait jamais goûté, révélant peut-être l’absence de comparaison plus que la qualité du breuvage lui-même.

 

La quête d’un gâteau, nécessitant une commande anticipée de deux jours pour éviter tout gaspillage, vient souligner une prise de conscience aiguë des excès auxquels nous pouvons parfois nous adonner. Cette soirée d’anniversaire, au-delà de sa célébration, devient une leçon d’humilité et de reconnaissance pour les ressources que nous partageons, nous invitant à réfléchir sur la simplicité et la beauté de l’instant partagé, en harmonie avec les valeurs de nos hôtes.

Notre projet, initialement focalisé sur la santé bucco-dentaire et le yoga, s’enrichit désormais d’une dimension humaine et émotionnelle plus profonde. Les défis rencontrés et les liens tissés au cours de ces premiers jours renforcent notre engagement et notre désir de contribuer, à notre échelle, à améliorer les conditions de vie de ces enfants. Ainsi, notre récit se poursuit, tissé d’expériences humaines, de défis partagés, et d’une quête commune pour un avenir meilleur. Notre aventure, loin d’être simplement un projet de soins, devient une véritable leçon de vie, un chemin de découverte mutuelle où chaque sourire d’enfant, chaque échange, enrichit notre histoire.

L’eau, ici, devient un trésor. Chaque goutte compte, dans un contexte où nos chauffeurs affrontent mille et un dangers pour quérir l’essentiel. Chez Richard, où nous logeons, notre consommation quotidienne dépasse les 200 litres, soulignant l’écart abyssal avec nos habitudes bien plus gaspilleuses.

 

Cette expérience nous a ouvert les yeux sur ce qui constitue la vraie richesse : l’amour, la compassion, et l’eau, essentielle à la vie, symbole d’espoir.

 

[Joël] Alors que le soir tombe, les éclats de rire des enfants se mêlent aux chants des oiseaux, tissant une mélodie de joie pure. La gratitude m’envahit pour ce témoignage de beauté authentique, gravé à jamais dans ma mémoire.

 

Et alors que le soleil disparaît à l’horizon, nous restons convaincus que l’amour et la compassion partagés aujourd’hui éclaireront leur chemin vers un lendemain plus clément.


Le 14 février, jour des amoureux, a pris une résonance toute particulière pour nous alors que nous franchissions le seuil de l’orphelinat. Loin de la traditionnelle célébration, nous avons été immergés dans un univers de pureté et d’innocence : celui des bébés de moins d’un an. Pour moi, Joël, s’engager auprès de ces âmes naissantes qui découvrent le monde avec émerveillement, représentait un défi doublé d’une profonde réflexion. Leur innocente beauté nous a rappelé combien notre quotidien est parsemé de facilités.

 

Là, au milieu de la simplicité, les jouets, éparpillés et usés par le temps, parlaient d’un manque cruel de ressources. Ce constat a ravivé en moi cette sensation d’impuissance si familière dans ma pratique de dentiste face à l’absence d’équipements nécessaires. Ensemble, nous avons pris conscience de l’ampleur des besoins non comblés dans ces espaces de vie, où même réparer un jouet simple devenait une énigme insoluble.

 

L’ingéniosité dans la précarité s’est révélée à travers leur système de couches : une ficelle et une taie d’oreiller pliée en trois. Cette adaptation au manque nous a touché révélant le gouffre entre nos mondes, entre modernité et survie quotidienne.

En cette journée symbolique s’habiller de rouge et de blanc les montre comme des emblèmes de la recherche amoureuse, à l’orphelinat, c’était une tout autre histoire d’amour qui se tissait. Celle-ci, dénuée de tout artifice, se vivait dans le partage d’un moment, dans le sourire d’un enfant, ou dans la tendresse d’un geste. Nous avons été témoins et acteurs d’un amour inconditionnel, celui qui construit, soutient, et réconforte.

 

Ce 14 février, loin de se limiter à une célébration de l’amour romantique, s’est transformé pour nous en une profonde leçon d’humanité. Nous avons découvert que l’amour, dans sa forme la plus pure et universelle, ne connaît pas de limites et ne se mesure pas à l’aune des biens matériels. Il réside dans la capacité à offrir de soi, à transcender les différences, et à tisser des liens qui nourrissent l’âme.

Encore une fois, nous sommes confrontés à la dure réalité : nous avons tant, et eux si peu. Cette expérience renforce notre gratitude pour les facilités que nous tenons pour acquises, tout en éveillant en nous le désir d’aider, malgré le sentiment d’impuissance qui peut parfois nous envahir.

 

[Joël] Ce matin-là, vendredi 16, j’ai eu l’immense privilège de me retrouver parmi 450 enfants, sous un soleil ardent de 50 degrés, afin de partager les principes fondamentaux de la prévention bucco-dentaire. Cette visite, organisée à la suite d’un rendez-vous avec Olivier, le directeur, grâce au sociologue Romaric de l’orphelinat, s’est déroulée dans une école où la cour spacieuse était entourée de bâtiments ouverts. Ces espaces, dénués de portes, fenêtres ou climatisation, accueillaient les différents niveaux d’enseignement : le jardin d’enfants, l’école primaire et le collège.

 

En déambulant devant ces classes ouvertes, nous avons été accueillis avec des acclamations, des sourires et des gestes de bienvenue qui nous faisaient nous sentir comme des célébrités, évoquant l’effervescence d’un concert au Stade de France. Un enseignant de CM2 nous a ouvert les portes de sa salle de classe, où quarante élèves étaient serrés les uns contre les autres sur des bancs en bois de récupération. Tous étaient vêtus de manière identique, manifestant un principe d’égalité, malgré l’évidence de la fatigue sur leurs visages due à la chaleur étouffante. Certains enfants, néanmoins, débordaient d’énergie et de soif de connaissance.

 

L’accueil fut marqué par une chanson émouvante, « Je veux que tout le monde soit heureux », qui résonnait comme un message d’espoir et de bienveillance de la part de ces jeunes âmes. La leçon du jour, axée sur la notion de vitesse moyenne, a mis en lumière leur engagement et leur désir d’apprendre, malgré les défis posés par leur environnement. Les disparités matérielles entre les élèves, notamment en termes de fournitures scolaires, n’ont fait qu’accentuer mon admiration pour leur résilience et leur solidarité.

 

Face à cette chaleur accablante, c’est la résilience et la joie de vivre de ces enfants qui m’ont inspiré, me rappelant que les difficultés que je percevais n’étaient rien comparées à celles qu’ils affrontent au quotidien. Cette expérience a été une révélation, me faisant prendre conscience de la valeur de ma propre existence et de la chance que j’ai. Leur combat quotidien pour la survie, face à des défis bien plus grands que la simple chaleur du soleil, m’a profondément touché et inspiré.

 

 

 

Un Enseignement Partagé

Après la leçon de mathématiques, l’enseignant a introduit un cours d’éducation civique captivant, abordant des thèmes cruciaux pour la compréhension civique et nationale des élèves. Le sujet du jour était l’entrée du Togo à l’ONU, un moment historique important qui a marqué le positionnement international du pays. Les élèves, attentifs et engagés, ont découvert les pays voisins du Togo, enrichissant leur connaissance géographique de la région.

 

La capitale du Togo, Lomé, et le nombre d’habitants ont également été des points de discussion, permettant aux enfants de mieux appréhender l’ampleur et la diversité de leur pays. Mais le cours ne s’est pas arrêté là ; il a également touché à des aspects fondamentaux de la démocratie et de la gouvernance, comme les élections des dirigeants du pays, soulignant l’importance de la participation citoyenne et de la responsabilité civique.

 

Enfin, l’enseignant a abordé le rôle du Ministère chargé de l’Enseignement Primaire, Secondaire, Technologique et Artistique (MEPSTA), mettant en lumière l’organisation et le soutien de l’État à l’éducation. Cette partie de la leçon a révélé aux élèves l’existence d’une structure dédiée à leur éducation, soulignant l’importance de leur parcours scolaire dans le système éducatif togolais.

 

Réflexions sur la Leçon d’Éducation Civique

Cette incursion dans l’éducation civique a été une révélation tant pour les élèves que pour nous. Observer ces jeunes esprits s’ouvrir à des concepts aussi vastes et complexes, avec une curiosité et une soif d’apprendre inébranlables, était une source d’inspiration. Le partage de stylos pour recopier les leçons d’éducation civique était un acte simple, mais profondément symbolique de leur solidarité et de leur engagement commun envers l’apprentissage.

 

Les discussions sur l’ONU, la géographie du Togo, ses dirigeants, et le rôle du MEPSTA ont renforcé notre conviction de l’importance de l’éducation civique dans la formation des citoyens responsables et informés. Malgré les disparités matérielles évidentes, l’esprit d’égalité et de camaraderie parmi les élèves était un puissant rappel que la connaissance et l’éducation transcendent les barrières physiques et économiques.

 

Cette journée à l’école a été une fenêtre ouverte sur l’avenir du Togo, révélant le potentiel immense de ces jeunes esprits et la vitalité de l’éducation dans le développement d’une société équitable et démocratique. En quittant la classe, empreints d’une profonde admiration pour la résilience et la détermination de ces élèves, nous étions convaincus que chaque leçon partagée était une semence pour l’avenir, un pas vers un monde meilleur guidé par la connaissance, le respect et la compréhension mutuelle.

 

Cette journée restera gravée dans ma mémoire comme un puissant rappel de la force de l’esprit humain et de la capacité à trouver de la joie et de l’espoir, même dans les circonstances les plus difficiles. Elle a renforcé ma détermination à continuer de partager les connaissances et le soutien nécessaires pour améliorer la vie de ces enfants, leur offrant les outils pour construire un avenir meilleur.

 

Dans un chapitre vibrant d’humanité, nous plongeons au cœur d’une toile tissée de solidarité, d’entraide et de respect, une trame universelle qui unit les individus au-delà des mots. Inspirés par les vies entrelacées des uns et des autres, nous découvrons l’essence même de la communauté humaine, où chaque histoire personnelle se fait l’écho d’un passé commun, résonnant avec force et chaleur.

 

Les enfants, arrivant dans le cercle familial, ne sont pas de simples figures passives ; ils deviennent les acteurs d’un renouveau, les porteurs d’une tradition d’entraide qui se perpétue. Avec leurs gestes tendres et leurs intentions pures, ils renforcent le tissu familial, apportant soutien et réconfort, dans un échange mutuel de soins et d’attention.

 

Cette dynamique rappelle vivement les souvenirs d’une figure maternelle, pilier de sa famille, dont le dévouement et la bienveillance ont guidé les pas de ses cadets. Ce récit familial, empreint de nostalgie, souligne la transmission des valeurs et l’importance de la solidarité à travers les générations.

 

Au-delà de ces anecdotes familiales, se dessine un tableau plus large, celui d’une richesse culturelle et affective qui traverse les continents et les époques. L’histoire et les traditions africaines, en particulier, nous offrent un précieux enseignement sur le vivre ensemble, sur l’importance du respect et de la communauté, des valeurs parfois éclipsées dans l’agitation de nos vies contemporaines.

Ce respect se manifeste au quotidien par des gestes simples mais profonds, qui ensemble, tissent une symphonie d’entraide. Dans cette harmonie, personne n’est laissé à porter seul le poids de ses peines ; chaque individu devient un maillon d’une chaîne de soutien, renforçant le lien qui unit chaque membre de la communauté.

 

C’est cette essence, ce cœur battant d’humanité, que ce récit aspire à capturer. Il nous invite à réfléchir sur l’importance de se souvenir d’où l’on vient et sur la beauté de bâtir ensemble, dans un esprit de compassion et de respect mutuel, un avenir empreint d’espoir.

 

 

 

 

 

Chapitre 3 : Le Pouvoir du Yoga et de la Sophrologie

 

Ce lundi 19 marquait le commencement d’une semaine nouvelle, une page blanche prête à être écrite dans le grand livre de nos aventures à l’orphelinat. Joël et moi, nous nous sommes levés avec le soleil, animés par une volonté inébranlable de faire une différence. Alors que la section des adolescents bénéficiait d’un repos bien mérité, nous nous sommes tournés vers les plus jeunes, ces âmes curieuses et vibrantes d’énergie.

 

Dès les premières lueurs de l’aube, nous avons initié une séance de yoga pas comme les autres, spécialement conçue pour les enfants de 5 à 6 ans. Ce n’était pas une simple suite de postures ; c’était une invitation au voyage intérieur, une exploration de leurs émotions les plus profondes. Nous avons navigué à travers les vagues tumultueuses de leurs sentiments, leur montrant comment accueillir la tempête sans se laisser submerger. Cette pratique, empreinte de compassion et d’empathie, visait à semer les graines d’une communication bienveillante, leur apprenant à remplacer l’agressivité par l’écoute et l’entraide.

 

Karine, avec sa maîtrise du yoga et de la sophrologie, offre aux enfants des outils précieux pour la gestion des émotions et le renforcement de la confiance en soi. À travers des séances adaptées, elle guide les enfants vers une meilleure compréhension de leur corps et de leur esprit, leur apprenant à canaliser leurs énergies et à cultiver un état de bien-être intérieur. Ces moments deviennent des oasis de calme et de réflexion, enrichissant la mission de dimensions supplémentaires d’éveil de conscience et de développement personnel.

 

L’aventure ne s’est pas arrêtée là. Nous avons plongé ensemble dans une quête philosophique, à la recherche du bonheur. À leurs yeux émerveillés, le bonheur se dessinait en couleurs vives : la joie pure, le scintillement des étoiles, le soleil, la précieuse santé. Leurs réponses, empreintes d’une maturité étonnante, étaient un hymne à l’essentiel, délaissant le superflu pour célébrer les trésors immatériels de l’existence. Ce dialogue avec leur sagesse innée fut un cadeau inestimable, une fenêtre ouverte sur l’authenticité de leurs cœurs.

Au cœur de ce voyage, pas seulement géographique mais profondément humanitaire, se tisse un lien indélébile avec des figures maternelles extraordinaires. Ces mamans, je pense à Maman Madeleine, véritables gardiennes du quotidien, orchestrent l’évolution des enfants à travers les saisons, les années, et les défis de la vie. Leur force réside dans leur capacité à porter, souvent dans le silence, les souffrances du corps, du cœur, et de l’esprit, tout en tissant des liens d’amour inconditionnel, en particulier avec les enfants de l’orphelinat. Notre gratitude s’étend infiniment à ces femmes, ces mamans de cœur, qui incarnent l’amour et le dévouement.

 

Parmi elles se distingue une figure d’exception : Sœur Elisabetta. Cette femme remarquable a donné vie à cet orphelinat, transformant une simple graine d’espoir en un arbre majestueux d’amour, de partage et de protection pour de nombreux enfants. Sous son aile, l’orphelinat s’est épanoui, devenant un refuge solide, un lieu de vie et d’entraide. À elle, et à cette communauté qu’elle a su fédérer, notre gratitude est immense.

 

La journée, bien que riche en moments d’éveil et de partage, ne s’est pas déroulée sans défis. Joël, soudainement touché par une fatigue intense, a connu un moment de vulnérabilité sous le soleil implacable. Cet instant délicat nous a confrontés aux réalités de notre environnement : la chaleur écrasante et le défi d’adapter notre alimentation à ce contexte exigeant. La réaction des enfants face à cette situation a été instantanée et touchante. Sans hésiter, ils se sont précipités auprès de Joël, emplis d’une sollicitude remarquable. Avec une attention et une tendresse débordantes, ils l’ont aidé à s’allonger à l’ombre, lui apportant de l’eau à boire et en aspergeant délicatement son visage et sa tête pour le rafraîchir. Cette bienveillance spontanée de nos jeunes amis fut un puissant rappel de leur capacité à faire preuve d’empathie et de soutien mutuel. Le rétablissement rapide de Joël, soutenu par cette marée d’affection et de soins, témoigna de notre résilience collective face à l’adversité, renforçant encore notre unité et notre engagement partagé dans cette aventure.

 

Au cœur de notre quête, au-delà des pratiques ancestrales du yoga et de la sophrologie, s’ouvre un nouveau chapitre empreint de compassion et de dévouement : la prévention dentaire pour les plus jeunes. Dans cet espace accueillant, où la quiétude du tapis de yoga cède la place à la chaleur de sourires naissants, nous avons eu l’honneur d’accueillir de jeunes âmes, explorateurs du quotidien, porteurs de rêves et d’espoirs. Avec des gestes tendres et rassurants, nous avons entrepris de les guider, de découvrir avec eux l’univers fascinant de la santé bucco-dentaire.

 

Un des moments des plus significatifs a été notre travail à l’infirmerie du village, où mon rôle en tant que dentiste s’est concentré sur la consultation préventive des enfants, plutôt que sur leur traitement direct. Accueillis par Reine et Patience, deux figures dévouées de l’infirmerie, nous avons été témoins de l’importance cruciale de la prévention dans le domaine des soins de santé dans une région où l’accès aux traitements médicaux est limité.

 

Notre arrivée avec deux valises pleines de médicaments destinés aux enfants de l’infirmerie a marqué un moment de surprise et d’espoir. La réaction de l’assistant médical face à la quantité inattendue de cortisone, un médicament difficilement accessible localement, a souligné la valeur de notre contribution, même si notre rôle se limitait à la consultation préventive.

 

L’infirmerie, avec ses installations simples – une table de consultation, un bureau, et une salle de repos utilisée par Karine après un malaise – offrait un contraste frappant avec les structures médicales plus équipées auxquelles nous pourrions être habitués. Malgré l’absence de climatisation, un ventilateur et l’ombre suffisaient à rendre cet espace confortable, soulignant la capacité à faire beaucoup avec peu.

Cette expérience a été un rappel puissant de l’importance de la prévention en santé, surtout dans des contextes où les ressources pour le traitement sont limitées. Chaque consultation préventive représentait une étape vers une meilleure santé pour ces enfants, un effort pour minimiser le besoin de traitements futurs dans un système où chaque ressource compte.

 

Le travail admirable de Reine et Patience dans cet environnement modeste mais vital a été une leçon d’humilité et d’inspiration. Leur engagement envers le bien-être de leur communauté, malgré les défis, a renforcé notre propre détermination à contribuer, à notre manière, à l’amélioration de la santé globale.

 

Bien que notre capacité à traiter directement ait été limitée, notre présence et notre contribution aux consultations préventives ont souligné la valeur inestimable de la prévention en santé. Cette partie de notre mission reste un témoignage vibrant de l’impact que même les gestes les plus simples peuvent avoir sur la vie des autres, et de l’importance de chaque effort pour bâtir un avenir plus sain.

Cette semaine, telle une promesse renouvelée, nous nous engageons sur le chemin de la vigilance et du soin, armés de patience et d’outils dédiés à la préservation de leur sourire. À travers des consultations bienveillantes, nous évaluons leurs besoins spécifiques, les initiant aux rituels de prévention, essentiels à leur épanouissement. Brossage ludique, utilisation correcte du fil dentaire, importance d’une alimentation équilibrée : autant de leçons partagées avec enthousiasme, dans l’espoir d’ancrer ces pratiques dans leur quotidien. Notre mission, loin de se limiter à des soins immédiats, aspire à semer les graines d’une santé bucco-dentaire florissante, promesse d’un avenir radieux.

 

Ainsi, chaque sourire timide qui s’épanouit sous nos yeux devient le témoignage vibrant de notre engagement. Un engagement qui, au-delà du soin, se veut porteur d’éducation et de prévention, veillant à ce que chaque petit explorateur puisse arpenter le monde avec assurance, fort d’un sourire lumineux et d’une santé bucco-dentaire préservée.

Dans ces pages, Joël et moi souhaitons exprimer notre profonde gratitude envers chaque âme qui soutient l’association Respire. Votre cœur généreux et votre engagement sont le socle de notre mission, illuminant le chemin de ces enfants vers un horizon empli d’espoir et de lumière.

 

À Atakpamé, les rythmes de la vie étaient tissés d’amusement et de labeur, de jeux et de responsabilités. Les enfants, joyaux de cette terre généreuse, connaissaient bien cette mélodie du quotidien. Chaque après-midi, avant que les ombres ne s’allongent pour annoncer le temps du goûter, un rituel se déployait dans la cour du centre.

Avec une bassine énorme remplie de sésame entre eux, les enfants se divisaient naturellement en deux groupes : les garçons d’un côté, les filles de l’autre. Leur tâche : libérer les graines de leurs coques avec adresse et rapidité. Les filles, les doigts agiles et les gestes sûrs, semblaient danser avec les graines, les écossant avec une précision qui frôlait l’art. Les garçons, avec moins de finesse mais avec une fougue indéniable, s’efforçaient de ne pas être distancés.

 

Le défi était tacite mais palpitant, chaque équipe voulant prouver sa supériorité dans cette tâche cruciale pour la communauté. Les éclats de rire se mêlaient aux encouragements et aux taquineries bon enfant, alors que les graines libérées s’accumulaient comme témoins silencieux de leur compétition amicale.

 

Mais au-delà de cette lutte enjouée, il y avait l’unité d’un but commun. Car une fois les rires apaisés et le défi terminé, les enfants savaient que les graines qu’ils avaient écossées nourriraient le village. Ensemble, ils créaient quelque chose de précieux : non seulement la farine qui servirait à préparer de délicieux mets africains, mais aussi le sentiment d’appartenance à une communauté où chaque main, qu’elle soit petite ou grande, forte ou délicate, contribuait à la richesse collective.

Dans le livre des traditions d’Atakpamé, les histoires de ces après-midis seraient consignées, non seulement comme un récit de compétitions enfantines, mais comme une célébration de l’esprit communautaire. Un esprit où le travail et le jeu s’entrelacent, où les différences s’effacent devant la joie de contribuer ensemble à la vie du village de la joie.


Grâce à la générosité de l’association Respire, notre voyage s’est enrichi d’une dimension encore plus chaleureuse et vivifiante. En choisissant d’investir dans l’économie locale, nous avons pu acquérir un jeu de maracas auprès des artisans du coin, insufflant ainsi vitalité et soutien au commerce de la région. Ces instruments, façonnés avec soin et tradition, ont rapidement trouvé leur place entre les mains agiles des enfants de l’orphelinat.

 

Ces maracas ne sont pas de simples objets ; ils sont devenus les ambassadeurs d’une culture vibrante et les vecteurs d’une musique africaine enivrante où chaque rythme semble raconter une histoire. Les enfants, avec le rythme dans la peau et la joie qui coule dans leurs veines, se sont emparés de ces cadeaux avec une énergie contagieuse. À travers des jeux musicaux endiablés, ils ont non seulement appris à jouer de ces instruments, mais aussi à se connecter les uns aux autres, à partager des moments de bonheur pur et à célébrer leur héritage culturel.

 

Ces moments de musique et de danse ont transformé l’orphelinat, remplissant les cœurs d’une mélodie d’espoir et les esprits d’un sentiment d’appartenance. Nous, témoins de cette magie, sommes profondément reconnaissants envers l’association Respire pour avoir rendu cela possible. C’est une preuve de plus que la musique, langue universelle, a le pouvoir d’unir les âmes et d’éveiller les passions les plus endormies.

En ce mardi 20 février, nous avons embarqué dans une aventure exceptionnelle, qui a débuté par une séance de yoga pas comme les autres. Au cœur de notre pratique, un voyage à travers l’anatomie, cette science fascinante souvent méconnue des plus jeunes. Notre mission ? Faire découvrir aux enfants, des plus petits aux plus grands, les merveilles de leur propre corps, le tout à travers le prisme ludique et éducatif du yoga.

 

L’étonnement était palpable dans leurs yeux : nombreux étaient ceux qui, pour la première fois, prenaient conscience de leur anatomie de manière aussi interactive. Les postures de yoga, soigneusement choisies, devenaient des clés pour déverrouiller la connaissance de leur propre structure corporelle, tout en s’amusant. Cette fusion entre l’apprentissage et le jeu s’est avérée être un puissant vecteur d’éducation.

 

L’aventure ne s’est pas arrêtée là. Dans les cours ombragés de l’orphelinat, le jeu de la marelle émerge comme une symphonie de joie et de rires d’enfants, un tableau vivant de l’innocence et de l’esprit communautaire. Ce jeu, bien plus qu’une simple distraction, devient un tissu connectif pour ces jeunes âmes, leur offrant un espace où l’appartenance et la solidarité se tissent au fil des sauts et des éclats de rire.

 

Au-delà de la surface, le jeu de la marelle sert de miroir aux défis et aux triomphes quotidiens de ces enfants. Chaque pierre lancée et chaque case franchie symbolisent les petites victoires sur les obstacles de la vie, enseignant silencieusement la valeur de la persévérance. Ces leçons de résilience, apprises pieds nus sur le sol battu, restent gravées bien au-delà des limites de l’orphelinat, éclairant le chemin vers la croissance et l’autonomie.

 

Dans ce havre de paix temporaire, les soucis semblent s’envoler, emportés par le vent. La marelle devient une échappatoire, un moment de libération où les fardeaux de l’orphelinat s’allègent au rythme des pas dansés. C’est dans ces instants de pur abandon que l’enfant, libre de toute entrave, redécouvre la joie insouciante de l’enfance.

Le développement moteur et la coordination s’épanouissent également au sein de ce jeu ancestral. Les mouvements harmonieux et calculés renforcent le corps et l’esprit, préparant ces enfants à affronter le monde avec assurance et agilité. Mais au-delà du physique, c’est la créativité qui s’éveille dans l’imaginaire des enfants, les invitant à redessiner les contours de leur réalité, à inventer de nouvelles règles, à rêver d’univers sans limites.

 

La marelle, dans ce contexte, devient une métaphore de la vie elle-même, un chemin jalonné d’obstacles, de joies et de découvertes. Pour les enfants, chaque partie est une célébration de l’esprit humain, un témoignage de leur capacité à trouver la lumière dans l’ombre, à forger des liens indéfectibles dans l’adversité. C’est une leçon d’humanité, un rappel que dans le jeu, comme dans la vie, nous sommes tous connectés, tous en quête de notre prochain saut vers le bonheur.

La journée a pris une tournure encore plus magique lorsque nous avons introduit une pièce de théâtre. Chaque enfant a pu endosser un rôle, transformant la scène en un espace d’expression libre et de confiance. Lorsque les rideaux imaginaires se sont ouverts sur la scène improvisée de l’orphelinat, un monde de possibilités s’est dévoilé devant les yeux pétillants des enfants. La pièce de théâtre, bien plus qu’un simple divertissement, s’est muée en un voyage à travers lequel chaque enfant a pu explorer et exprimer une facette de lui-même jusque-là méconnue ou enfouie. Transformés par les costumes imaginaires et portés par les rôles qu’ils incarnaient, ces jeunes acteurs ont transcendé leur quotidien, embrassant une réalité où leur voix, souvent étouffée par la réserve ou l’hésitation, devenait force et assurance.

Sur cette scène, chaque mot prononcé et chaque geste effectué étaient l’écho de leurs aspirations et de leurs rêves, un langage universel où la timidité laissait place à l’expression brute et authentique de l’être. Le théâtre, dans son essence même, a offert à ces enfants un espace sécurisé pour expérimenter avec leur identité, leur permettant de s’affirmer et de communiquer avec une audace nouvelle. Ce faisant, il a agi comme un miroir de leurs émotions les plus profondes, leur apprenant que chaque voix, y compris la leur, mérite d’être entendue.

 

Ce processus créatif a été une révélation non seulement pour les enfants mais aussi pour ceux qui les entouraient, mettant en lumière des personnalités vibrantes et des talents insoupçonnés. Par le prisme du jeu théâtral, les enfants ont exploré les dynamiques de groupe, apprenant inconsciemment l’importance de l’écoute, de l’empathie et de la collaboration. En incarnant des personnages divers, la marchande, le vendeur, la famille avec le papa, la maman, les enfants ont expérimenté avec des perspectives variées, élargissant leur compréhension du monde et des autres.

 

Plus profondément encore, le théâtre a servi de catharsis (La catharsis, ce processus par lequel le théâtre permet aux enfants de l’orphelinat de purger leurs émotions et de transformer leur expérience vécue en art, ouvre la porte à d’autres mécanismes de guérison et de croissance personnelle. Au-delà de la catharsis, ce travail théâtral déclenche une série de réactions en chaîne, touchant à différents aspects du développement humain)  permettant aux enfants de canaliser et d’exprimer leurs expériences, leurs joies, et leurs peines d’une manière constructive et libératrice. À travers le rire, les larmes, et l’applaudissement, ils ont partagé des fragments de leur vie, tissant des liens émotionnels forts entre eux et avec leur audience. Cette connexion, née de la vulnérabilité et de l’authenticité sur scène, a renforcé leur estime de soi et leur sens de l’appartenance.

 

En fin de compte, le théâtre a révélé qu’au-delà des mots, c’est dans l’expression de soi que réside la véritable magie de la guérison et du développement personnel. Pour ces enfants de l’orphelinat, monter sur scène n’était pas simplement jouer un rôle; c’était affirmer leur place dans le monde, avec tout ce qu’ils ont à offrir. La pièce de théâtre est devenue un pont entre leur monde intérieur et la scène de la vie, leur enseignant que, malgré les défis, ils ont en eux la force de créer leur propre récit, vibrant et résilient.

 

Nous avons observé que maintenir la concentration des jeunes esprits au-delà de 35 minutes représentait un véritable défi. Toutefois, cette limite naturelle de l’attention chez les enfants ne nous a pas découragés. Au contraire, elle nous a incités à diversifier nos activités, passant régulièrement à des jeux variés pour captiver leur intérêt et répondre à leur besoin de mouvement et de découverte.

Certes, canaliser leur énergie et guider leurs mouvements s’est avéré parfois complexe. Les interactions avec les mamans présentes ont ajouté une touche à la fois tendre et amusante à notre journée, rappelant l’importance de l’accompagnement parental dans le processus d’apprentissage.

 

Cette journée, riche en découvertes et en partages, illustre parfaitement la mission de Respire : promouvoir le bien-être, la santé et l’éducation des enfants. À travers ces activités, nous ne faisons pas seulement exercer leurs corps, mais aussi et surtout, nous nourrissons leurs esprits, enseignant le respect de soi et des autres, la patience, et la conscience de l’instant présent, tout en valorisant la confiance en soi et la communication à travers le théâtre.

 

Nous pensons que chaque enfant mérite de grandir en harmonie avec son corps et son esprit. Cette journée n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la manière dont nous pouvons tous contribuer à un avenir plus sain et plus conscient pour nos enfants. Ensemble, continuons à inspirer, à éduquer et à respirer la joie de vivre.

 

 

 

 

Chapitre 4 : Rencontres et Moments Partagés

 

Lors de notre mission humanitaire, nous avons eu l’honneur d’être accueillis par une famille d’une générosité et d’une chaleur humaine incommensurables.

 

Au cœur de cette famille se trouve Chantal, une mère dévouée et le pilier de la maison, dont la présence et les soins ont enveloppé nos jours d’une douceur familière. Chaque jour, malgré les moyens limités, elle préparait avec amour les repas, nous offrant un goût authentique de la cuisine togolaise, riche en féculents, avec des légumes et des fruits, bien que plus rares, ponctuant notre alimentation.

 

Malgré sa jeunesse apparente, les traces de la vie sont visibles dans son sourire et dans la lourdeur de ses pas. Chantal, avec son sourire rayonnant, porte les marques d’une vie remplie de défis, y compris des douleurs physiques qui la suivent au quotidien, témoignant de la rudesse de l’existence togolaise. Ces douleurs, qui auraient pu entraver son esprit, ne font que souligner sa force et sa détermination à prendre soin de sa famille dans les meilleures conditions possibles.

Femme profondément enracinée dans sa culture et sa foi chrétienne, Chantal incarne l’âme et l’esprit de la communauté qui l’entoure. Elle vit sa vie avec une foi inébranlable, trouvant réconfort et espoir dans sa communauté et sa pratique religieuse.

 

Ses enfants, témoins de l’amour et du sacrifice de leur mère, grandissent dans cet environnement nourri de dévouement et d’enseignements précieux. Chantal, malgré les épreuves, reste une source d’inspiration, illustrant la puissance de l’amour maternel et la force de l’esprit humain face à l’adversité.

 

Parmi les sourires les plus lumineux et les éclats de rire qui ont ponctué nos jours lors de notre mission, ceux de Samuel et Jérémy, deux frères de 10 et 7 ans, occupent une place spéciale dans nos cœurs. Ces jeunes garçons, avec leur énergie débordante et leur joie de vivre, ont su rendre notre séjour chez leur famille inoubliable.

Malgré la simplicité de leur quotidien, Samuel et Jérémy trouvent mille et une façons de s’émerveiller et de jouer. Les bénévoles, touchés par leur enthousiasme, ont contribué à leur bonheur en apportant jeux de société, coloriages, et jeux de cartes, enrichissant ainsi leur monde d’imagination et de créativité. Ces moments de jeu ne sont pas seulement des instants de détente ; ils sont des ponts vers l’apprentissage et l’épanouissement, reflétant l’importance de la scolarité et de l’éducation dans la vie de ces enfants.

 

Engagés dans leur scolarité, Samuel et Jérémy sont le reflet de l’espoir porté par l’éducation pour un avenir meilleur. Leur curiosité et leur soif d’apprendre témoignent de l’importance qu’accordent leur papa et leur maman à leur éducation, malgré les défis quotidiens.

 

En outre, ces jeunes frères montrent une admirable volonté de participer aux tâches domestiques, chacun selon son âge, témoignant ainsi du respect des valeurs familiales inculquées par leurs parents. Leur contribution, si petite soit-elle, renforce le sentiment de solidarité et d’entraide qui prévaut au sein de leur foyer.

 

La vie de Samuel et Jérémy, avec ses joies simples et ses leçons précieuses, incarne la beauté de l’innocence et la force de l’esprit familial. Leur histoire est une source d’inspiration, rappelant à tous l’importance de chérir chaque moment, de valoriser l’éducation, et de cultiver l’amour et le respect mutuel.

 

En plus de ses ambitions personnelles et de sa maturité face à l’avenir, Déborah joue un rôle essentiel au sein de sa famille, reflétant une dévotion et une responsabilité bien au-delà de ses 16 ans. Aux côtés de sa mère, elle s’implique activement dans les tâches ménagères, depuis la lessive jusqu’au nettoyage, en passant par la préparation des repas et les courses nécessaires au bien-être de leur foyer et des bénévoles. Mais son rôle dépasse largement les obligations quotidiennes ; elle est aussi une figure de soutien et de soin pour ses jeunes frères, Samuel et Jérémy.

 

Déborah, dans son jeune âge, incarne déjà l’image d’une matriarche en devenir, veillant avec une attention maternelle sur ses frères, les aidant dans leurs routines quotidiennes, dans les devoirs, elles les occupent et veillant à ce qu’ils ne manquent de rien. Cette implication profonde dans la vie de sa famille témoigne non seulement de son amour inconditionnel pour ses proches mais aussi de son sens aigu du devoir et de la solidarité familiale.

Déborah a été particulièrement touchée par la présence de Joël parmi les bénévoles, trouvant en lui une figure d’encouragement et peut-être de protection, un aspect qui a résonné profondément en elle. Ce lien spécial avec Joël a révélé son désir de partager ses aspirations et rêves pour l’avenir, une conversation où elle exprime son ambition de poursuivre des études de médecine. Devenir médecin n’est pas seulement un rêve professionnel pour elle ; c’est une vocation qui lui permettrait de soigner et d’apporter un changement positif dans sa communauté, tout en lui assurant une stabilité financière.

La relation entre Déborah et Joël, riche en nuances, soulève des questions sur la nature de leur connexion. Était-ce un soutien paternel qu’elle recherchait, une admiration mutuelle, ou un appel à être sauvée ? Ce lien complexe et sa signification restent enveloppés d’un certain mystère, invitant le lecteur à explorer les profondeurs des relations humaines dans des circonstances exceptionnelles.

 

Sa capacité à jongler entre ses aspirations personnelles, ses études, et son engagement envers sa famille démontre une force de caractère et une maturité impressionnante. Déborah est non seulement le cœur battant de sa famille mais aussi une source d’inspiration, illustrant la capacité extraordinaire de la jeunesse à transcender les défis de la vie avec grâce et détermination. »

 

Parmi les figures marquantes de notre aventure humanitaire, Richard se distingue comme un véritable géant, non seulement par sa stature mais aussi par son aura de charisme et de bienveillance. Dès notre arrivée, c’est lui qui nous a accueillis avec une chaleur et une générosité inégalées, nous introduisant au cœur du village de la joie et faisant de notre séjour une expérience inoubliable.

 

Richard est le pilier de cette communauté, non seulement en tant qu’hôte mais aussi en tant que guide et soutien constant pour nous, les bénévoles. Avec une écoute attentive et une gentillesse sans faille, il a su répondre à nos besoins, nous accompagner et nous entendre, rendant chaque jour plus enrichissant et significatif que le précédent.

 

Au-delà de son engagement indéfectible dans le projet humanitaire, Richard est également un homme de la terre, travaillant avec dévouement dans les champs de noix de cajou qui entourent le village. Ses voyages fréquents entre le village et Lomé, surtout pendant les weekends pour faciliter l’arrivée et le départ des bénévoles, témoignent de son dévouement à assurer le succès de notre mission.

 

Dans la sphère privée, Richard incarne certaines traditions culturelles togolaises, où, en tant que chef de famille, il joue un rôle prédominant au sein du foyer. Cette facette de sa personnalité, tout en étant enracinée dans la culture locale, révèle la complexité et la richesse du tissu social togolais. Bien que certains aspects de ces traditions puissent sembler éloignés de nos propres expériences, ils offrent une perspective unique sur les différentes manières de structurer et de valoriser la famille et la communauté.

 

Richard, avec son mélange unique de leadership, d’engagement communautaire, et d’attachement aux valeurs traditionnelles, est un personnage clé de notre histoire. Son influence s’étend bien au-delà des tâches quotidiennes, imprégnant notre séjour d’une profondeur et d’une richesse culturelle qui enrichit notre compréhension du monde.


Le quotidien de Coco et Naf est rythmé par l’incessante quête de clients, leur journée de travail s’étendant souvent de l’aube à minuit. Cette longue journée n’est pas seulement le reflet de leur dévouement et de leur acharnement ; elle souligne également les défis économiques auxquels ils font face dans un métier exigeant mais essentiel à la mobilité urbaine et rurale au Togo. Les motos qu’ils pilotent avec agilité à travers les rues animées et les chemins poussiéreux ne leur appartiennent pas, révélant une barrière financière difficile à surmonter. L’achat d’une moto représente un investissement majeur, hors de portée pour de nombreux jeunes travailleurs comme eux, contraints de louer leur moyen de travail à un coût élevé.

 

Les frais de carburant, indispensables pour maintenir leur activité, grignotent une large part de leurs bénéfices mensuels, laissant peu de marge pour l’épargne ou l’investissement dans un futur meilleur. Cette réalité économique, à laquelle s’ajoute la précarité de leur situation, met en lumière les sacrifices qu’ils consentent au quotidien pour maintenir leur place dans cette chaîne de mobilité vitale pour la communauté.

 

La lutte de Coco et Naf pour assurer leur subsistance et soutenir leurs familles, tout en aspirant à des ambitions personnelles plus grandes, est emblématique de la jeunesse togolaise confrontée à un environnement économique difficile. Leur histoire, tissée de longues heures de travail et d’obstacles financiers, ne diminue en rien leur espoir ni leur détermination. Au contraire, elle enrichit notre compréhension de leur résilience face à l’adversité, nous inspirant par leur capacité à persévérer avec optimisme et courage.

 

Le partage de ces réalités avec Coco et Naf lors de nos rencontres a non seulement renforcé notre admiration pour leur ténacité mais a également approfondi notre gratitude pour chaque trajet partagé, chaque sourire échangé. Leur contribution à notre expérience togolaise dépasse de loin le simple fait de nous avoir transportés d’un point à un autre ; ils nous ont offert des leçons de vie inestimables, nous rappelant l’importance de la persévérance, de l’humilité et de l’espoir, même dans les circonstances les plus difficiles. »

 

Julien, une autre rencontre, sera un personnage dont l’histoire incarne à la perfection la quête d’aventure, de sens et de résilience face aux aléas de la vie. À 37 ans, Julien se trouve à un carrefour existentiel, marqué par les secousses d’une pandémie mondiale et les douleurs d’une séparation amoureuse. Thérapeute de profession, il décide de mettre entre parenthèses sa carrière, après avoir vendu sa maison, témoignant ainsi d’un besoin profond de renouveau et d’authenticité dans son parcours personnel.

 

C’est dans ce contexte de transformation radicale que Julien embrasse un rêve longtemps caressé : celui de parcourir le monde à vélo. Son aventure débute par des paysages européens et africains, du Portugal au Maroc, avant de s’aventurer plus au sud, jusqu’à l’Afrique du Sud, terre de contrastes et de découvertes.

 

Ce chapitre retrace non seulement la beauté des paysages traversés et la richesse des rencontres humaines, mais aussi et surtout, les défis physiques et émotionnels auxquels Julien fait face. La perte de 15 kilos en l’espace de deux mois, les quatre épisodes de paludisme, ainsi que les carences nutritionnelles entraînant la perte d’ongles et même d’une dent, ne sont que quelques-uns des obstacles qu’il doit surmonter. Ces épreuves, loin de décourager Julien, renforcent sa détermination et son engagement à vivre pleinement chaque instant de son périple.

 

À travers son voyage, Julien nous offre une leçon de vie : l’importance de saisir le moment présent, de s’ouvrir aux possibilités infinies que la vie propose lorsqu’on ose franchir le seuil de l’inconnu. Son histoire est une source d’inspiration pour tout un chacun, un rappel vibrant de l’essence même de notre quête de sens et de liberté.

 

Pour ceux désireux de suivre les péripéties de Julien et de s’inspirer de son incroyable voyage, un lien vers son compte Instagram est partagé, permettant ainsi d’entrer dans l’univers visuel et émotionnel de son aventure.

 

Ce chapitre, à l’instar de son protagoniste, est une invitation à vivre avec courage, à embrasser l’incertitude et à s’enrichir à chaque pas de notre voyage, qu’il soit intérieur ou à travers les vastes étendus de notre monde.


La rencontre avec Anna une jeune femme de 35 ans, danoise ; qui travaille chez Plan International sur un projet de forage avec moteur alimenté par énergie solaire pour fabriquer des puits.

Dans un monde où l’inégalité persiste et où les droits fondamentaux sont encore souvent bafoués, des lueurs d’espoir brillent à travers le travail acharné d’organisations dédiées à la cause de l’enfance. Parmi ces phares de bienveillance, Plan International se distingue comme un acteur majeur dans le combat pour un avenir meilleur pour les enfants, en particulier pour les filles, qui sont confrontées à des défis disproportionnés.

 

Fondée en 1937, Plan International s’est engagé dans une mission sans relâche pour transformer les vies des enfants à travers le monde. Opérant loin des influences politiques, religieuses ou gouvernementales, cette organisation non gouvernementale transcende les frontières pour atteindre les communautés les plus vulnérables. Sa mission principale ? Promouvoir les droits de l’enfant et éliminer les obstacles qui se dressent sur le chemin de leur éducation, de leur santé, et de leur bien-être.

 

L’égalité des genres est au cœur des initiatives de Plan International, avec un accent particulier mis sur l’émancipation des filles. L’organisation lutte pour leur droit à une éducation de qualité, pour leur protection contre la violence et l’exploitation, et pour leur donner les moyens de diriger leur propre vie. En outre, Plan International s’efforce d’améliorer les conditions de vie de tous les enfants, en mettant en œuvre des programmes adaptés à leurs besoins spécifiques en matière de santé, d’éducation, de protection, ainsi que d’accès à l’eau et à l’assainissement.

 

Guidée par la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant, Plan International vise à induire des changements dans les pratiques et les politiques à tous les niveaux – local, national et international. Son but ultime est de forger un monde où chaque enfant peut vivre dans la dignité, la sécurité et l’égalité.

 

L’une des initiatives les plus connues de Plan International est son programme de parrainage d’enfants, qui crée un pont unique entre les individus dans les pays développés et les enfants dans les pays en développement. Ce programme permet non seulement un soutien financier direct, mais aussi un échange culturel et émotionnel à travers la correspondance.

 

Le travail de Plan International, déployé à travers l’Afrique, l’Asie, l’Amérique Latine et les Caraïbes, est un vibrant témoignage de ce qui peut être accompli lorsque compassion, engagement et action se rencontrent. En rejoignant les rangs de ceux qui soutiennent Plan International, que ce soit par le parrainage d’un enfant, la participation à des campagnes de sensibilisation ou la contribution financière, chacun peut jouer un rôle dans la construction d’un avenir où tous les enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel.

La veille de notre départ, le 23 février, restera gravée dans nos mémoires comme un moment d’une intensité émotionnelle rare. Alors que le soleil déclinait, tout l’orphelinat s’est rassemblé dans la cour principale, orchestrant une surprise qui allait marquer notre expérience de manière indélébile. Les enfants, avec l’aide des bénévoles et de notre famille d’accueil, nous ont offert une chanson d’adieu, un hymne de remerciement qui a résonné dans l’enceinte comme le symbole de notre lien partagé.

 

Ce moment solennel a été le théâtre d’un kaléidoscope d’émotions. Certains enfants, incapables de masquer leur tristesse, ont laissé transparaître des larmes silencieuses, témoignage poignant de la peine qui les habitait. D’autres, dans un élan de colère, ont exprimé leur frustration face à ce départ imminent, révélant ainsi l’attachement profond qu’ils avaient formé à notre égard. Mais c’était dans les yeux de ceux qui restaient muets, leur regard chargé d’une mélancolie silencieuse, que l’on pouvait lire le plus clairement l’impact de notre séparation. Leur silence était éloquent, chaque regard échangé une fenêtre ouverte sur leurs cœurs.

 

Pourtant, au milieu de cette mosaïque d’émotions, la joie a aussi trouvé sa place. Certains enfants, souriants et enthousiastes, ont choisi d’exprimer leur gratitude et leur affection en nous entourant, partageant des éclats de rire et des accolades chaleureuses. Cette diversité de réactions a souligné la beauté et la complexité des liens humains, montrant comment un même événement peut être vécu et interprété de manière radicalement différente selon les perspectives.

Cette soirée a été un rappel puissant que, malgré les circonstances, chaque personne vit et ressent les événements à sa manière unique. Les adieux à l’orphelinat n’étaient pas seulement un au revoir; ils étaient une célébration de toutes les émotions qui façonnent notre humanité. En partant, Joël et moi emportions avec nous non seulement les souvenirs de moments partagés mais aussi une leçon profonde sur la richesse émotionnelle de nos interactions humaines.

Au lever du jour, le 24 février, Joël et moi avons pris congé de notre famille d’accueil et des bénévoles dévoués, le cœur lourd mais l’esprit tourné vers l’aventure qui nous attendait. Notre destination était Lomé, la capitale foisonnante du Togo, un voyage prévu pour durer entre trois et quatre heures mais qui allait s’étendre bien au-delà de nos prévisions.

 

Une heure et trente minutes à peine après notre départ, une épreuve inattendue nous a stoppés : notre véhicule, vaincu par la chaleur implacable, a succombé à une panne. Face à ce contretemps, nous avons opté pour un taxi, une décision qui, bien que forcée, s’est révélée être le prélude à une rencontre exceptionnelle.

 

Peu après avoir repris la route, nous avons croisé le chemin de Geneviève. Cette rencontre, aussi fortuite qu’heureuse, a marqué notre voyage d’une empreinte indélébile. Avec une générosité et une bienveillance naturelles, Geneviève a partagé avec nous des bananes et de l’igname, des gestes simples qui ont pourtant symbolisé la richesse des échanges humains.


Lorsque Geneviève a posé ses valises à Lomé, elle ne se doutait pas de la surprise qui l’attendait. Déposée avant notre arrivée, c’est avec une profonde gratitude que nous avions décidé de lui rendre hommage. Un échange antérieur sur les vertus d’un remède à base d’huile de coco et d’ail avait scellé notre lien. Pour marquer notre reconnaissance, un cadeau singulier lui était destiné : une délicate pochette abritant un bijou emblématique. Ce n’était pas un choix anodin ; à l’intérieur se trouvait un pendentif en forme de cœur, surmonté de la ligne sinueuse d’un oscillographe cardiaque, un clin d’œil à notre conversation et à sa générosité.

 

De retour chez elle, Geneviève envisagea d’abord la pochette comme un nouvel écrin pour son téléphone. L’éclat inhabituel au fond de celle-ci ne lui avait pas encore révélé son secret. Ce n’est que lorsque sa sœur, auprès de qui elle s’était rendue à Lomé, attira son attention sur l’insolite présence au fond de la pochette que la surprise prit tout son sens. « Mais Geneviève, regarde, il y a quelque chose de caché ! » s’exclama-t-elle. En découvrant le bijou, Geneviève fut saisie d’une émotion indicible. Sa sœur, témoin de cet instant magique, ajouta : « Geneviève, tu m’as parlé que ce couple loge à l’hôtel Napoléon, près de l’aéroport. Ne perds pas un instant, enfourche ta moto et retrouve-les pour leur exprimer ta gratitude. »

 

C’est ainsi que Geneviève, poussée par une force nouvelle, s’empressa de rejoindre ceux dont la pensée avait été si touchante. La moto filant à travers les rues de Lomé, le cœur battant d’excitation et de reconnaissance, elle était loin de se douter de l’impact de ce geste sur les liens qui les uniraient désormais.

 

C’est à peine arrivés à l’hôtel que nous avons appris que Geneviève souhaitait nous voir. Nous l’avons invitée à se joindre à nous pour un repas, partageant ainsi un moment de convivialité qui a renforcé le lien spécial tissé entre nous.

 

Le voyage, initialement estimé à quelques heures, s’est finalement étendu à six heures, à la suite de cet incident inattendu. Cette journée, bien que parsemée d’obstacles, est devenue une célébration de la générosité humaine grâce à notre rencontre avec Geneviève. Son geste de partage sur la route et sa visite à l’hôtel ont symbolisé l’impact profond que peuvent avoir les gestes de bienveillance dans nos vies.

Ce chapitre de notre voyage vers Lomé réserve son lot de surprises et de rencontres enrichissantes, notamment celle avec Geneviève, une passagère rencontrée lors d’un trajet inattendu. Cette rencontre, marquée par le partage spontané et la gratitude, devient un symbole fort de la générosité humaine. Elle souligne la capacité de la mission à tisser des liens d’amitié et de solidarité au-delà des activités planifiées, rappelant ainsi l’importance des connexions humaines et le pouvoir de la bienveillance.

 

Geneviève, par sa présence et ses gestes, est devenue une source d’inspiration, incarnant les valeurs de solidarité et de compassion que nous cherchons à promouvoir à travers notre engagement avec l’association Respire. Ce voyage vers Lomé, émaillé d’obstacles, a été sublimé par une expérience inoubliable, nous rappelant la valeur inestimable des liens humains et le pouvoir transformateur de la générosité.

 

Avec une gratitude renouvelée et une motivation renforcée, nous poursuivons notre mission, enrichis par les leçons apprises et les rencontres faites sur ce chemin.

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 5 : Face aux Éléments : Résilience en Conditions Difficiles

 

Au Togo, comme dans de nombreuses cultures africaines, les croyances traditionnelles incluent le culte de divinités associées aux éléments naturels, y compris la pluie. Cependant, le nom et les caractéristiques spécifiques du dieu ou des dieux de la pluie peuvent varier selon les régions et les ethnies au sein du pays.

 

L’une des divinités les plus connues en Afrique de l’Ouest, qui est également vénérée par certains peuples au Togo, est Togbe Sango (ou Shango), le dieu du tonnerre et de la foudre, originaire de la mythologie yoruba. Bien que principalement associé au tonnerre et à la foudre, Shango est également lié aux pluies fertiles et à la prospérité agricole.

Il est important de noter que le panthéon des divinités peut varier fortement d’une communauté à l’autre, et d’autres divinités locales ou régionales peuvent être invoquées pour la pluie et la fertilité des terres. La pratique et le culte de ces divinités sont souvent intégrés dans les rituels et les cérémonies traditionnelles, visant à assurer une bonne récolte et à protéger les communautés des catastrophes naturelles.

Les croyances traditionnelles au Togo sont riches et diversifiées, reflétant un tissu culturel complexe composé de nombreuses ethnies et traditions.


Dans un monde où les défis semblent parfois insurmontables, Joël et Karine font face à des conditions de vie difficiles, marquées par la chaleur intense, les coupures d’eau et d’électricité, et les défis alimentaires. Ces épreuves testent leur résilience et les poussent à s’adapter pour maintenir leur santé et leur capacité à aider. Le soutien de la communauté devient essentiel, les aidant à surmonter ces obstacles et à renforcer leur engagement.

 

Dans ce contexte, l’accès à l’eau potable représente un défi quotidien majeur. L’eau n’est pas facile à obtenir là-bas. Ils n’ont pas d’eau qui coule directement, donc des gens vont chercher de l’eau avec des motos et ramènent plein de grands bidons pour tout le monde. Ils font ça parce qu’ils ont besoin de beaucoup d’eau chaque jour, bien plus que ce que la plupart des gens utilisent. Cet effort collectif pour la collecte de l’eau met en lumière la valeur inestimable de cette ressource, souvent prise pour acquise dans d’autres parties du monde.

Cet endroit montre à quel point l’eau est précieuse et nous fait réfléchir sur combien on l’utilise sans y penser. Ces enfants et les gens qui s’occupent d’eux montrent qu’avec peu de choses, on peut être très heureux et reconnaissant pour ce qu’on a. Cette réalité souligne l’importance de la gratitude et du contentement, même dans des conditions de vie austères.

 

Leur histoire devient un témoignage de la force humaine et de la solidarité. La façon dont ils font face à chaque jour, en cherchant des solutions créatives et en puisant dans leurs ressources internes, illustre la capacité extraordinaire des individus à persévérer malgré les circonstances adverses. La communauté joue un rôle clé dans ce voyage, offrant un réseau de soutien qui non seulement allège le fardeau matériel mais enrichit également les liens humains, créant un tissu social plus résilient.

 

Ce récit n’est pas seulement le leur ; c’est un appel à l’action pour tous ceux qui sont témoins de la souffrance et qui ont le pouvoir de faire une différence. Il nous encourage à regarder au-delà de nos propres épreuves et à étendre nos mains en signe de soutien, de comprendre que chaque geste de gentillesse contribue à bâtir un monde plus aimant et plus soutenant.

 

Au cœur de l’orphelinat, les enfants s’engagent dans une danse quotidienne avec la simplicité et la nécessité. Chaque tâche, même la plus humble, est une étape dans leur apprentissage de la vie et de la responsabilité. Comme les petits balayeurs qui, avec leurs balais usés, chassent le sable envahissant de la cour, ils embrassent la propreté et l’ordre comme des valeurs fondamentales de leur communauté.

Le travail avec les graines de sésame devient une méditation, une concentration sur les détails qui nourrissent leur corps et leur esprit. Dans les dortoirs, ils s’affairent avec une attention particulière, conscient que chaque geste de soin apporté à leur espace de repos tisse les fils d’une sécurité émotionnelle.

 

Nettoyer les vitres, bien que tâche ingrate, leur offre des fenêtres claires sur le monde, symboles d’une transparence et d’une clarté qu’ils aspirent à voir se refléter dans leur propre vie.

Mais c’est la quête de l’or bleu qui captive leur esprit et exige leur force physique. Tourner la roue de la pompe est un acte de foi, un exercice d’endurance qui transforme le commun en extraordinaire. Avec chaque rotation, ils actionnent plus qu’une simple mécanique : ils libèrent une vie essentielle, jaillissant avec une grâce tranquille du tuyau de bambou.

 

Ce précieux liquide, essentiel à la vie, est pour eux un rappel de la valeur de l’eau, du précieux « or bleu ». L’eau qui coule est une métaphore de leur existence : malgré les obstacles et les épreuves, la vie trouve son chemin, pure et déterminée.

 

Dans cet orphelinat, chaque goutte d’eau, chaque grain de sable balayé, chaque graine de sésame triée, et chaque vitre nettoyée est une leçon. Les enfants apprennent que chaque action, si petite soit-elle, est une pierre ajoutée à l’édifice de leur avenir. Ils sont les jeunes jardiniers de leur destin, cultivant la résilience, la force et l’espoir.

 

 

 

Lorena

Au milieu de ce paysage de vie et de résilience se trouve Lorena, une petite fille dont la condition l’oblige à vivre le monde depuis une perspective unique : allongée, avec les jambes courbées, son univers se déploie à l’horizontale. La mobilité se limite pour elle au visage, principalement du côté gauche, et à un bras – son bras droit – qu’elle bouge avec une délicatesse infinie. Son corps porte les marques visibles de son combat quotidien : des plaies et des grosseurs qui jalonnent son être, des témoins silencieux de sa lutte incessante.

Regarder Lorena, c’est traverser un océan d’émotions.

 

L’incompréhension, la tristesse, la colère et la peine se mêlent en une tempête qui balaie le cœur. Pourtant, au-delà de ce tumulte, se révèle une vérité éclatante : rencontrer Lorena, c’est recevoir une leçon de vie inestimable. À seulement sept ans, son sourire a le pouvoir de transformer l’obscurité en lumière, révélant un caractère d’une force incroyable. Elle sait ce qu’elle veut, se montrant maîtresse de son corps, de son cœur, et de son esprit. Elle est un petit incendie de joie dans un monde qui pourrait sembler sombre.

 

[Karine] Lorena, enfant de la terre, m’a invitée, malgré mes propres faiblesses, à partager des moments d’une pureté rare : allongée à ses côtés, je lui racontais des histoires, jouais avec elle, observais le monde vibrant des enfants qui l’entouraient, lui apportaient de l’affection, jouaient, et partageaient leur goûter avec elle.

 

Lorena est chérie et soutenue par Martine, une bénévole d’une générosité inépuisable, tombée sous le charme de cette petite guerrière et déterminée à veiller sur elle. Martine, qui reviendra pour la cinquième fois en mai, est une preuve supplémentaire de l’amour et de la protection que Lorena inspire autour d’elle.

 

À Lorena, je dois une reconnaissance éternelle. Elle a touché le fond de mon cœur avec sa résilience et sa force – une force que j’avais du mal à rassembler en moi-même. Dans les moments partagés, dans nos rires et nos jeux, elle m’a enseigné une forme de courage et de détermination qui transcende les mots.

 

Lorena, avec ton sourire lumineux et ta volonté indéfectible, tu as illuminé mon voyage, me montrant qu’au-delà des épreuves physiques et des défis, l’esprit humain peut briller d’une lumière inextinguible. Ta leçon de vie, celle de la joie et de la résilience face à l’adversité, restera gravée dans mon cœur à jamais.

 

[Karine] Lorsque je me suis envolée pour ce voyage humanitaire, je portais en moi une énergie de partage et d’enthousiasme, prête à offrir tout ce que je pouvais. Pourtant, la vie, dans son infinie sagesse, m’a rapidement enseigné la nécessité de m’adapter. Peu de temps après mon arrivée, j’ai été confrontée à des défis inattendus, tant physiques que mentaux. L’antibiotique que nous prenions comme prophylaxie, la chaleur accablante, et divers facteurs de stress ont eu un impact conséquent sur ma santé et mon bien-être.

 

Au début, je me sentais emprisonnée dans une colère dirigée contre moi-même, frustrée par mon incapacité à exprimer pleinement qui je suis, ma dynamique et mon enthousiasme habituels. Cependant, cette expérience m’a apporté une leçon précieuse sur l’importance de l’adaptation. C’est une vérité que je connaissais théoriquement depuis des années, mais la vivre de manière si palpable m’a offert une perspective entièrement nouvelle.

 

Malgré les défis, j’ai réalisé que je devais être exactement là où j’étais. Mon état du moment m’a permis de vivre des expériences significatives, de créer des liens uniques avec les enfants, et de partager des moments inoubliables, notamment avec Lorena. Ces instants privilégiés, loin de l’activité frénétique habituelle, m’ont enseigné que même dans nos moments les plus difficiles et vulnérables, nous avons tous un rôle à jouer, une lumière à faire briller.

Ce voyage m’a appris que l’adaptation n’est pas simplement une question de survie, mais une opportunité de croissance, de découverte de soi et d’ouverture à l’autre dans sa plus simple authenticité. Chaque moment de faiblesse peut se transformer en une occasion de connexion profonde, où notre humanité commune se révèle dans toute sa beauté.

 

En partageant cette expérience, je souhaite transmettre un message d’espoir et de résilience. Même face aux obstacles, aux changements imprévus et aux difficultés, il est possible de trouver sa place, de s’adapter et de continuer à contribuer, à sa manière. Ce voyage, avec ses hauts et ses bas, m’a révélé que chaque instant, si difficile soit-il, porte en lui une leçon, une beauté, et une chance d’aimer et de vivre pleinement.

 

 

 

 

Conclusion

Au crépuscule de notre odyssée au sein du village de la Joie, en terre togolaise, notre récit touche à sa fin en ce jeudi 22 février, marqué par des adieux teintés d’émotion pure. Notre périple, entrelacé de rencontres et de partages, trouve son épilogue dans une cérémonie d’adieu, où les voix de l’innocence – petits, moyens et grands, épaulés par les mamans et sœur Elisabetta – ont tissé une mélodie d’affection et de gratitude à notre égard.

 

Ce chapitre final, gravé dans le cœur de chaque bénévole, dépeint l’attachement profond qui a germé entre nous et les âmes de ce village. Les au revoir, bien que déchirants, soulignent la marque indélébile que laisse le passage éphémère mais intense de chaque volontaire sur le tissu de cette communauté.

 

Dans l’élan de notre engagement, Joël et moi, animés par une conscience aiguë des besoins du village, avons choisi d’enrichir notre legs d’un don de 400 euros au pot commun. Ce geste, loin d’être un simple adieu, est une promesse de soutien à la vie du village dans sa globalité – son éducation, sa santé, son hygiène et son alimentation – pour que chaque membre puisse s’épanouir et grandir dans la dignité.

Notre contribution s’est également matérialisée par l’apport de mobilier adapté aux enfants, avec l’achat de petites chaises conçues pour accueillir leurs rires et leurs rêves. Des médicaments ont été procurés pour apaiser les maux d’une sœur du village, tandis que des jeux et des instruments de musique ont été semés parmi les enfants, pour que fleurisse la joie et l’éveil artistique.

 

Dans un geste embrassant la culture et l’économie locale, nous avons acquis de nombreux pagnes à la boutique de l’orphelinat. Ce tissu africain, riche de couleurs et d’histoire, est destiné à inspirer les couturières de Respire, qui, à travers leur art, tisseront des ponts entre nos mondes.

 

Dans la conclusion de notre histoire, une nouvelle page se tourne : notre association Respire s’engage en tant que partenaire officiel du village, un accomplissement rendu possible par l’investissement et la passion de Joël. Chaque jour, Joël échange avec Sœur Elisabetta, qui lui confie, avec une confiance touchante, le soin de faire rayonner le village dans le monde numérique. Cette relation de confiance s’inscrit au cœur de notre projet, illustrant l’union entre le village et Respire.

Notre soutien se matérialise par une contribution financière à la gestion du site internet du village, offrant à Joël la plateforme nécessaire pour promouvoir des initiatives comme le projet ABC Éducation et Gouttes de Vie, mais aussi pour organiser des collectes de fonds destinées aux enfants du village. Parmi eux, Tom et Annie, qui se heurtent au défi d’obtenir des médicaments onéreux, hors de portée financière de leur famille. À travers ces actions, l’alliance entre Respire et le village forge un avenir riche de promesses et de soutien, scellant notre engagement commun pour un lendemain meilleur.

Alors que le rideau tombe sur ces 15 jours de dévouement, le corps marqué par la fatigue et l’esprit empli de souvenirs, notre regard se tourne vers le retour. Le départ pour la France est imminent, mais notre esprit demeure avec ceux du village de la Joie, portant en nous l’espoir semé et les liens forgés.

 

Dans ce récit de notre mission, nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude à Respire et au Village de la joie pour nous avoir permis de vivre cette expérience transformative. C’est avec une âme empreinte de joie mêlée de mélancolie que nous refermons ce livre, espérant avoir laissé derrière nous des pages d’espoir et de changement, écrites avec amour et détermination.


Rejoignez l’aventure humaine au village de la joie !

 

Nous venons de passer deux semaines extraordinaires au Village de la Joie, une expérience qui restera gravée dans nos cœurs à jamais. Accueillis à bras ouverts par le personnel dévoué, Sœur Elisabetta, les « mamans » aimantes, et surtout, les sourires inoubliables des enfants, nous avons découvert une communauté où l’amour et le soutien ne connaissent aucune limite.

 

Au Village de la Joie, chaque jour est une nouvelle opportunité d’apprendre, d’enseigner et de partager. Que ce soit à travers des activités éducatives, des jeux, ou simplement des moments de joie partagés, nous avons vu de première main l’impact positif que peut avoir un peu de temps, d’amour et de compassion sur la vie de ces enfants extraordinaires.

 

Nous invitons tous ceux qui cherchent à faire une différence, à vivre une aventure humaine authentique, à rejoindre cette belle famille. Votre contribution, quelle qu’elle soit, peut illuminer la vie de ces enfants et vous offrir une expérience inoubliable.

L’amour, le partage, l’apprentissage mutuel, voilà ce qui vous attend au Village de la Joie. Venez comme vous êtes, avec votre cœur et votre volonté d’aider, et repartez avec des souvenirs plein la tête et l’âme enrichie.

 

Ensemble, faisons briller l’espoir et l’amour au village de la joie !

 

Avec toute notre gratitude et notre reconnaissance,

Karine et Joël

 

 

 

 

 

 

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